07/10/2018
Victor Hugo à Paris
Si vos pas vous mènent place des Vosges à Paris, sachez que de nombreux écrivains y déposèrent leurs valises : Georges Simenon et Alphonse Daudet au 21, Bossuet au 17, Théophile Gautier au 8 mais c’est au numéro 6 que vous ferez une halte pour visiter la maison de Victor Hugo.
Petit rappel pour d’éventuels très, très jeunes lecteurs qui passeraient par ce blog, Victor Hugo (1802-1885) poète, dramaturge, prosateur et dessinateur est considéré comme l’un des plus importants écrivains de langue française. Il est aussi une personnalité politique et un intellectuel engagé qui a joué un rôle majeur dans l’histoire du XIXème siècle. En tant qu’écrivain on lui doit par exemple, Notre-Dame de Paris (1831) ou Les Misérables (1862) pour ne citer que ces romans…
C’est le 25 octobre 1832 que Victor Hugo emménage place des Vosges avec sa femme et ses quatre enfants, dans un bel appartement de 280 mètres carrés, situé au second étage de l’hôtel de Rohan-Guéménée, les fenêtres donnant sur la place. « L’écrivain a onze personnes à charge sans compter sa nouvelle maitresse, Juliette Drouet, qu’il installe à deux pas. Et un perroquet. C’est ici qu’il écrira une bonne partie des Misérables ou le début de La Légende des siècles. »
« En 1847, en visite, Charles Dickens évoque un endroit « absolument extraordinaire, tenant du magasin d’antiquités ou d’accessoires d’un vieux théâtre vaste et sombre. » Et c’est effectivement l’impression qu’on en retire quand on visite les lieux : les pièces hautes de plafonds débordent de tableaux, sculptures (un buste de l’écrivain, en bronze, réalisé par Rodin par exemple), de la vaisselle, des meubles très travaillés…
Mais c’est la pièce du fond qui retient le plus l’attention, ici on a reconstitué à l’identique, la chambre où est mort l’écrivain, le 22 mai 1885. Reconstitué, car en fait, Hugo est décédé à une autre adresse, avenue d’Eylau où il habita de 1878 à 1885. Ce qui m’a le plus frappé, c’est la petite taille du lit. Un si grand homme dans un si petit plumard… ! En vérité, je vous le dis, on est peu de choses.
Hugo a beaucoup déménagé, que ce soit de son plein gré, ou contraint à l’exil pour des raisons politiques (Bruxelles, Jersey (1852-1855), Guernesey à Hauteville House (1855-1870), en tout cas, la Place des Vosges aura été le lieu de son plus long séjour (1832-1848).
C’est le bon moment pour venir découvrir cette adresse car vous pourrez en profiter pour voir, au premier étage, la très belle exposition « Caricatures, Hugo à la une » qui durera jusqu’au 6 janvier 2019 : « Pour la première fois une exposition autour de l’image publique de Victor Hugo à travers le style de la caricature. La renommée de Victor Hugo et son engagement politique ont fait de l’écrivain un sujet de prédilection des caricaturistes de son temps qui souvent, l’ont croqués plutôt rudement et parfois même avec férocité. Parmi ces dessinateurs il sera possible de retrouver des signatures prestigieuses de Daumier, G. Doré, Cham, Gill, Lepetit, Nadar, Roubaud… Les visiteurs de la maison de Victor Hugo sont ainsi invités à découvrir une sélection de plus de 150 caricatures (parmi un fonds de plus de 300 œuvres) à travers un parcours chronologique en quatre grandes parties, de 1830 aux funérailles du poète en mai 1885. Il s’agira d’un voyage dans son œuvre et ses engagements politiques… Cet accrochage fera la lumière sur la place grandissante que le poète occupe dans la société française. Ce sera aussi l’occasion de rendre hommage aux journaux et aux dessinateurs qui avec leur extraordinaires coup d’œil et de main démontrent tout leur mordant, leur ironie et parfois, leur retenue. »
A noter qu’une majorité de caricatures datent de l’époque ou Hugo ne portait pas encore la barbe et ça surprend car c’est très éloigné de l’iconographie habituelle…
Photos : Le Bouquineur Sources : Promenades littéraires dans Paris de Gilles Schlesser (Parigramme 2017) –
07:00 Publié dans Expos/Evènements, Un écrivain & Une ville | Tags : victor hugo, georges simenon, alphonse daudet, bossuet, théophile gautier, charles dickens | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook |
Commentaires
Zut alors, je suis passée devant hier, mais comme je gardais le souvneir de pièces 'chargées' je n'ai pas récidivé. Pourtant l'expo m'aurait intéressée
Écrit par : keisha | 08/10/2018
Tout n'est peut-être pas perdu, l'expo dure jusqu'au 6 janvier....
Écrit par : Le Bouquineur | 11/10/2018
je l'ai visité il y a très longtemps, ce billet me donne envie d'y retourner. Dans le genre de maison d'une autre époque le musée Clemenceau dans le XVI vaut le coup aussi . On respire la poussière des tentures qui empêchent la lumière de pénétrer . On a complètement changé de goût.
Écrit par : luocine | 08/10/2018
Et si vous y retournez avant le 6 janvier vous aurez droit à l'exposition en bonus!
Écrit par : Le Bouquineur | 11/10/2018
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