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04/05/2020

David Szalay : Turbulences

david szalayDavid Szalay, écrivain anglais né en 1974 à Montréal au Canada, vit aujourd’hui à Budapest. Auteur d’une petite poignée de romans, après Ce qu’est l’homme en 2018, son nouvel ouvrage, Turbulences, vient de paraître.

Difficile de résumer ce roman car il n’y a pas une histoire mais une succession de petits évènements, liés entre eux par une astuce de construction romanesque. Imaginez une douzaine de courtes nouvelles en autant de chapitres, chacune reliée à la précédente par un  vol aérien entre deux villes, deux pays différents à chaque fois, où l’un des personnages du texte précédent part vers un  autre pour une raison quelconque et ainsi de suite. Pour prendre une autre image plus claire ( ?), la transmission du flambeau olympique avant les Jeux. La flamme parcourt le monde, passée de main en main, de personne à personne et finalement on s’aperçoit que le monde est petit, peut-être la morale de cette histoire ?

Nous croiserons donc, dans le désordre et pour quelques exemples, une journaliste brésilienne partant à Toronto s’entretenir avec une écrivaine célèbre, laquelle doit la quitter aussitôt pour filer rejoindre sa fille qui va accoucher à Seattle où elle croise une admiratrice de Hong-Kong qui retourne au pays où son couple périclite…. Etc.

Chaque chapitre est une toute petite nouvelle, pleine d’empathie pour des gens ordinaires de toutes les catégories sociales avec des problèmes très humains : cancer, divorce, femme battue, immigrés, amant et maîtresse, gay… Tout est décrit avec une certaine tendresse, c’est fin et subtile et il se dégage de ce roman beaucoup d’humanité avec un talent certain pour en dire beaucoup en très peu de mots. Ainsi va le monde. Ces gens pourraient tous être de votre ville, David Szalay les fait citoyens du monde. Londres, Sao Paulo, Dakar, Doha et c’est kif-kif bourricot.

Le roman est court, je ne me suis pas ennuyé à le lire mais tout du long et maintenant encore, je me demande quel était le propos exact de l’écrivain. Et puis – mais là, c’est l’avis d’un pauvre lecteur lambda – quand les mêmes ficelles de construction (voir son précédent opus) tournent au procédé on est moins ébloui.  

 

« « – Je ne comprends pas. – Moi non plus. » Ils restèrent un long moment assis en silence. En près de quarante ans de mariage, rien de tel ne leur était jamais arrivé. Plus que toute autre chose régnait le sentiment qu’il était trop tard pour ce genre d’expérience. Et un sentiment de désarroi, aussi. « Je me devais de te le dire. On ne s’est jamais rien caché. – Merci. » Un nouveau long silence. « Donc… tu es amoureuse de lui ? – Oui, répondit-elle sans hésitation. – Et maintenant que fait-on ? – Que veux-tu ? – Je ne sais pas », répéta-telle. Ce qui n’était pas vrai : elle voulait partir avec le médecin, le seul objet de ses pensées depuis le moment où elle ouvrait les yeux le matin jusqu’à celui où, le soir, elle trouvait enfin le sommeil. Son mari soupira. »

 

david szalayDavid Szalay   Turbulences   Albin Michel  – 198 pages – 

Traduit de l’anglais par Etienne Gomez

07:04 Publié dans Etrangers | Tags : david szalay | Lien permanent | Commentaires (4) |  Facebook |

Commentaires

Son premier (des sortes de nouvelles, pareil) m'a permis d'apprécier son talent, mais sans urgence pour la suite, quoi. On verra.

Écrit par : keisha | 04/05/2020

Bien vu ! Mais comme je ne refuse jamais les cadeaux des éditeurs……

Écrit par : Le Bouquineur | 04/05/2020

Surtout que FG est sympa, en fait!
Je repasse parce que je viens de terminer Méditations en vert, de Wright (dont j'avais aimé La polka des bâtards) et vais voir qui a bien pu lire un truc comme ça!!! Pas grand monde visiblement ^_^ . Un roman stagnant sur mes étagères depuis des années...
C'est absolument grandiose, comme livre, je n'ai pas tout compris (je n'ai pas vu non plus apocalypse now) mais les 30 dernières pages sont d'anthologie (l'attaque de la base). Ainsi que d'autres passages bien sûr.

Écrit par : keisha | 05/05/2020

« Qui a pu lire un truc comme ça ? » ….. il y a vous et moi, visiblement ! Et nous pouvons nous en réjouir car c’est un très bon bouquin !

PS : pour ceux qui ne comprendraient pas pourquoi ce commentaire vient à la suite du roman de David Szalay – qui n’a aucun rapport – c’est parce que les commentaires sont fermés pour mon vieux billet qu’on lire ici : http://lebouquineur.hautetfort.com/archive/2012/10/17/stephen-wright-meditations-en-vert.html

Écrit par : Le Bouquineur | 05/05/2020

Les commentaires sont fermés.