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08/05/2020

Stefan Zweig : Découverte inopinée d’un nouveau métier

stefan zweigStefan Zweig, né en 1881 à Vienne, en Autriche-Hongrie, et mort par suicide le 22 février 1942 à Petrópolis au Brésil, est un écrivain, dramaturge, journaliste et biographe autrichien. Stefan Zweig fit partie de l'intelligentsia juive viennoise, avant de quitter son pays natal en 1934 en raison de la montée du nazisme. Réfugié à Londres, il y poursuit une œuvre de biographe (Joseph Fouché, Marie Antoinette, Marie Stuart) et surtout d'auteur de romans et nouvelles. Cette nouvelle, Découverte inopinée d’un nouveau métier, date de 1935.

Paris en 1931. Le narrateur, revenu dans la capitale après deux ans d’absence, profite de la ville et du printemps en s’attablant à une terrasse d’un café des Grands Boulevards. La foule sur les trottoirs va et vient, s’agglutine, repart. Bientôt son regard est attiré par un homme, sans intérêt particulier, maigrichon et falot, fringué comme l’as de pique mais au manège intrigant. L’observateur imagine vite qu’il s’agit d’un policier en civil surveillant quelqu’un, mais cette hypothèse est rapidement balayée quand il réalise qu’il s’agit d’un pickpocket. Ebloui autant qu’émerveillé d’en voir un pour de bon, le narrateur ne va plus lâcher l’homme de toute la journée…

Un petit texte particulièrement plaisant à lire. Au cours de cette journée, Zweig, car on peut supposer que le narrateur est l’écrivain, va suivre les activités délictueuses du pickpocket, se régalant de son art et des nombreux talents qu’il nécessite, dextérité, rapidité d’exécution, sang froid, le voyeur n’a plus de mots pour exprimer son admiration. Il se prend d’une empathie irréversible pour ce voleur qui n’est au final qu’un pauvre parmi les pauvres, à moitié mort de faim, n’ayant que ce recours pour s’offrir un quignon de pain et un verre de lait. L’escapade nous mènera jusqu’à la salle des ventes de l’Hôtel Drouot pour un épilogue en deux temps, l’un que l’on voyait venir depuis longtemps et l’autre plein de mansuétude pour notre triste artiste.

Une lecture pleine de verve et très sympathique.

 

« Non, ce n’était pas un détective – comment avais-je pu croire pareilles sornettes ? -, c’était, si l’on peut dire, le contraire d’un policier : un pickpocket, un vrai de vrai, un authentique pickpocket professionnel, qui avait du métier, et qui arpentait le boulevard en quête de portefeuilles, montres, sacs à main et autres trophées. Je compris que c’était là son domaine de spécialité quand je remarquai pour la première fois qu’il se jetait dans la foule précisément là où elle était le plus dense ; voilà pourquoi il semblait si empoté, heurtait et bousculait les gens. »

 

stefan zweigStefan Zweig  Découverte inopinée d’un nouveau métier La Pléiade  Romans, Nouvelles et Récits Tome 2 – 33 pages -

Traduction par Isabelle Kalinowski

07:00 Publié dans NOUVELLES | Tags : stefan zweig | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

Commentaires

Une vraie pépite, alors?

Écrit par : keisha | 08/05/2020

Oui ! J’ai trouvé ce texte atypique par rapport à tous ceux que je connais de l’écrivain. Ou pour le dire autrement, plus « rigolo » même si la fin retrouve le ton habituel des écrits de Zweig….

Écrit par : Le Bouquineur | 08/05/2020

Les commentaires sont fermés.