04/12/2023
Arthur Conan Doyle : Le Possédé
Arthur Conan Doyle, né Arthur Ignatius Conan Doyle (1859-1930)), est un écrivain et médecin écossais. Alors qu'il rêvait d'accéder à la reconnaissance littéraire par ses romans historiques, c'est finalement le roman policier qui permet à Doyle de passer à la postérité avec ses romans et nouvelles mettant en scène le détective Sherlock Holmes.
Le Possédé, court roman de 1894 qui vient d’être réédité, s’inscrit dans ce qu’on pourrait qualifier de veine « fantastique » et qu’on imagine issu de ses préoccupations tardives : sur la fin de sa vie, marqué par de nombreux deuils, il s'investit dans des causes ayant trait au surnaturel aujourd'hui discréditées. Ainsi, il défend le mouvement spiritualiste, fondé sur la croyance en Dieu, il se distingue par la croyance en une communication possible avec les défunts. Ceux-ci pouvant être contactés par de simples individus ou par des médiums entraînés, dans le but de recueillir des informations sur la vie après la mort.
Le professeur Gilroy est un scientifique, un physiologue, c’est-à-dire qu’il étudie le rôle, le fonctionnement et l'organisation mécanique, physique et biochimique des organismes vivants et de leurs composants ; la physiologie étudie également les interactions entre un organisme vivant et son environnement, et à ce titre il se targue « d’être un affreux matérialiste. » Ceux qui prétendent que l’âme peut être manipulée comme la matière, le font plus que sourire et pourtant… Par défi et pouvoir prouver que la science à raison afin d’en tirer un article favorable à sa carrière, il va être confronté à Miss Penelosa, une femme au physique plus que disgracieux et boiteux originaire de Trinidad, dotée d’un pouvoir de médium hors du commun.
Régulièrement il fréquente le salon d’amis et sert de cobaye à la médium, séances dont il tire des notes très précises consignées dans son journal, le texte que nous avons entre les mains. Ce qui débute comme une rigolade pour lui, va lentement se corser quand il réalise qu’il ne peut plus se passer de leurs séances tous les soirs vers vingt-heures, puis que sous hypnose il déclare sa flamme à cette dame contre son gré et quand il va vouloir se rebiffer et se dégager de ce jeu malsain, la diablesse va sortir le grand jeu de la possession démoniaque. Gilroy est dans un sale pétrin, commettant des actes saugrenus à l’université, puis de violence dont il n’est pas maître. Quand Miss Penelosa menacera sa fiancée, c’en sera trop, Gilroy devra prendre la seule décision possible… ?
Pas mal du tout ce petit bouquin qu’on lit à toute vitesse. L’intensité dramatique monte crescendo dévoilant le pouvoir extraordinaire et qu’on peut imaginer sans limites de la médium, le pire étant que Gilroy ne peut rien faire, s’il demande conseil autour de lui on va le prendre pour un fou, s’il cherche à résister il n’a pas la force suffisante, cruel dilemme.
« Mais quel fou aveugle j’ai été ! Dans l’enthousiasme que m’inspirait mon étude, je suis allé droit à l’abîme, qui était là béant, devant moi. Ne m’avait-elle pas prévenu elle-même ? Ne m’avait-elle pas dit et cela, je le retrouve dans mon propre journal que quand elle a acquis du pouvoir sur un sujet, elle peut lui faire faire ce qu’elle veut ? Et ce pouvoir, elle l’a acquis sur moi. Pour le moment, me voilà aux ordres, à la disposition de la femme à la béquille. »
Arthur Conan Doyle Le Possédé Editions de L’Arbre vengeur - 120 pages -
Traduction de l’anglais par Albert Savine revue et corrigée
06:00 Publié dans Etrangers, ROMANS, XIXe siècle | Tags : arthur conan doyle | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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