26/08/2024
Natsume Sôseki : Botchan
Natsume Sôseki (1867-1916), pseudonyme de Kinnosuke Natsume, est un écrivain japonais auteur de romans et de nouvelles, représentatif de la transition du Japon vers la modernité, pendant l'ère Meiji. Spécialisé en littérature anglaise, il commença par enseigner. De 1900 à 1903, il vécut en Angleterre, puis, de retour dans son pays natal, Sôseki succéda à Lafcadio Hearn à la chaire de littérature anglaise de l'université de Tokyo.
Botchan, le « petit maître », paru en 1906, est aussi célèbre au Japon que Cosette pour nous ou Tom Sawyer pour les Américains. Chaque écolier japonais le lit au cours de sa scolarité et il est très largement autobiographique, se rapportant au séjour de l'auteur à Matsuyama dix ans plus tôt.
Tokyo dans les toutes premières années du XXème siècle. Botchan, le narrateur, galopin et orphelin très jeune, n’est réellement aimé que par la servante de la famille, Kiyo. Devenu professeur de mathématiques, il est muté pour son premier poste dans un collège d’une petite ville de province où il va se trouver confronté à des élèves turbulents et des collègues menant des intrigues ridicules toutes en flagorneries et servilité vis-à-vis de la hiérarchie pour les adeptes de la « souplesse dorsale ».
Deux mondes s’affrontent, ceux de la province et ce tokyoïte animé par un sentiment de supériorité (tous ses collègues sont des idiots et il les a tous affublés d’un surnom) et qui ne manque pas de caractère, pas très coopératif ou diplomate, impulsif (« Votre naturel est droit mais vous vous échauffez trop facilement ») et raide sur la morale. A contrario ses collègues le trouvent vaniteux. Conséquence, il ne sait à qui accorder sa confiance, tel qui est sympathique avec lui aujourd’hui, le trahit demain, selon ses dires… Ces conflits permanents ne pourront durer longtemps, Botchan finira par se venger du sous-directeur, démissionner de son emploi et retourner à Tokyo.
Si ce roman est un classique de la littérature nippone, c’est qu’il y mêle le roman d’apprentissage (les travers de ses collègues lui apprennent le monde) et le retour aux basiques (Kiyo, la vieille servante, pleine de bon sens et de raison) tout en distillant des leçons de morale (« Mais si l’honnêteté ne vainc pas dans le monde, quoi d’autre le fera ? », « C’est l’amour ou la haine qui font marcher l’humanité »).
Un très sympathique et souriant roman.
« Tout bien considéré, je me dis que la grande majorité de l’humanité vous exhorte au mal. On dirait que pour les gens, il est impossible de réussir dans la société à moins d’être malhonnête. S’ils rencontrent un homme droit et sincère, ils le méprisent (…). Ne vaudrait-il pas mieux que les professeurs de morale des écoles et des collèges n’enseignent pas à leurs élèves à ne pas mentir et à être honnêtes ? »
Natsume Sôseki Botchan Editions du Rocher - 250 pages -
Traduit du japonais par Hélène Morita
06:00 Publié dans Etrangers, ROMANS | Tags : natsume sôseki | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook |
Commentaires
Pas mal en effet, même si j'ai préféré Je suis un chat.
Écrit par : keisha | 26/08/2024
Répondre à ce commentaireConfidence pour confidence, moi aussi !
Écrit par : Le Bouquineur | 26/08/2024
J'ai beaucoup aimé Je suis un chat, du même auteur
Écrit par : je lis je blogue | 27/08/2024
Répondre à ce commentaireUn roman que j'avais aimé mais avec quelques réserves néanmoins : "Un livre très intéressant pour son humour sous-jacent et ses descriptions de la vie et des mœurs japonaises de l’époque mais qui parfois s’étire dans de trop longues digressions qui savent aussi être ennuyeuses."
Écrit par : Le Bouquineur | 28/08/2024
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