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20/08/2021

Zut ! C’est la rentrée littéraire !

La rentrée littéraire, cette indigestion programmée pour les prochaines semaines, nous frappe chaque année entre la fin août et début novembre.

Tous les éditeurs montent au créneau, proposant leurs nouveautés comme les marchandes de poissons sur les marchés de mon enfance. « Elle est belle ma Nothomb ! », « Il est frais mon Djian », toutes les espèces sont à l’honneur, pêchées du matin ou quasiment. Les marchands, comprenez les libraires, les étalent sur leurs tables dédiées à ces encres encore chaudes à peine sorties des imprimeries.

Les magazines, journaux, émissions télé ou radio spécialisés dans ce produit vont y aller de leurs commentaires ou publicités plus ou moins apparentes ; les News Letters envahissent déjà nos boites emails ; les placards publicitaires s’afficher partout où les gens du marketing les jugeront rentables. Bref, on va en bouffer, déjà calés par les chiffres prévisionnels du nombre (521 !) de sorties de livres programmées en ce court espace de temps. Plusieurs centaines de livres comme d’habitude. Quant aux écrivains, tels des humanoïdes pilotés à distance par leur agent ou directeur de collection, ils vont errer de plateaux télé en studios radios pour nous vendre le fruit de leurs efforts, s’épuisant à répéter les mêmes réponses aux mêmes questions (Remarquez, s’ils se contredisaient entre deux entretiens, on se foutrait de leur gueule…) tout en lorgnant sur les chiffres de leurs ventes qu’ils compareront à ceux de leurs précédents ouvrages.

Quand on y pense c’est complètement dingue.

Car la logique toute bête, c’est-à-dire la mienne, penserait qu’il serait plus profitable aux uns (Editeurs et écrivains) et aux autres (Lecteurs) d’espacer les parutions, qu’elles s’étalent dans le temps sur toute l’année. Ainsi, chaque mois par exemple, le lecteur pourrait s’imaginer qu’il va pouvoir lire presque toutes les nouveautés (Oh ! L’autre…) Chaque mois, magazines et médias proposeraient du neuf tout juste sorti des imprimeries, une gentille excitation permanente titillerait les lecteurs. Il me semble, je crois que, sans vouloir m’avancer, que cet étalement permanent serait plus agréable.

Ce serait sans compter sans la logique commerciale de l’affaire. Quand j’écris « logique » je parle de celle qui anime l’esprit des éditeurs, or rien ne prouve à ma connaissance qu’elle soit aussi performante qu’ils le croient. Selon eux sortir tous leurs bouquins à l’automne permettrait de les faire connaitre aux masses pour s’assurer de grosses ventes en décembre, période faste pour le commerce en général. Et comme avant Noël, les prix littéraires ont désigné leurs lauréats, ces mêmes marchands ont le temps de les envelopper dans ces fameux bandeaux rouges, un genre d’AOC spécialisé, certifiant à leurs yeux la qualité du produit et par conséquent une augmentation des ventes certaine. Le but est donc de vendre des masses de bouquins comme cadeaux de Noël parfaits même s’ils ne sont pas lus, plutôt que de promouvoir la qualité littéraire. Il faut bien que tout le monde vive. Dont acte.

La position des éditeurs a le mérite d’être claire, celle des lecteurs la contredit certainement mais reste secondaire puisque rien ne nous oblige à lire les nouveautés immédiatement. Reste à connaitre l’avis des écrivains. Mais est-ce que quelqu’un s’en soucie, du moment qu’ils pondent régulièrement ?

La rentrée littéraire ça me gave. Mais bon, ça ne date pas d’hier et je ne pense pas que ça va changer, alors on va faire avec…