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16/10/2020

Alexandre Pouchkine : La Dame de pique

Pouchkine, Dostoïevski, TolstoïAlexandre Sergueïevitch Pouchkine (1799-1837) est un poète, dramaturge et romancier russe né à Moscou dans une famille de la noblesse russe relativement aisée, férue d'art et de littérature, où l'on parle le français. Il eut une vie assez mouvementée, oisive et dissolue, en bisbille avec le pouvoir politique, il connaitra l’exil durant six ans, et mourra dans un duel. Pouchkine était déjà considéré au moment de sa mort comme le plus grand écrivain russe mais les circonstances dramatiques de sa disparition l'ont transformé en véritable légende. Il bénéficie toujours d'une énorme popularité en Russie. Henri Troyat a résumé sa vie ainsi : « S'il avait écrit comme il vivait, Pouchkine eût été un poète romantique, inégal dans son inspiration. S'il avait vécu comme il écrivait, il eût été un homme pondéré, sensible et heureux. Il n'a été ni l'un ni l'autre. Il a été Pouchkine ».

Pour lire les classiques de la littérature russe, rien n’est plus favorable que la mauvaise saison. J’ai donc plongé mon nez – et surtout mes yeux – dans une collection dédiée à ces ouvrages reposant sagement dans un coin de ma bibliothèque. Que relire ? De tous les cadors de ce genre, Dostoïevski, Tolstoï etc. il en est un auquel je ne songe jamais, ou presque, c’est Pouchkine. Pourquoi ? Je ne sais pas exactement, peut-être que ses romans ou nouvelles sont moins marquant pour moi ? Alors, ouvrons Pouchkine avec cette nouvelle teintée de fantastique et publiée en 1834.

Lors d’une partie de cartes, Hermann un jeune officier allemand, apprend de son ami Tomski, que sa grand-mère, la comtesse Anna Fedorowna, une beauté à son époque, courtisée par Richelieu, avait eu la révélation par le comte de Saint-Germain à la réputation sulfureuse, d’un secret infaillible pour gagner aux cartes dont elle a toujours gardé le secret. Afin de parvenir à ses fins, Hermann tente de conquérir le cœur de la jeune Lisavéta, pupille et servante de la comtesse devenue bien vieille. Il y parviendra mais il s’en repentira…

Une nouvelle bien sympathique à lire car l’écriture de Pouchkine est assez simple et directe, par contre la logique des enchainements du récit laisse un peu à désirer. Mais est-ce bien grave ? D’autant que le texte est court alors pour tout y caser, il faut faire des sacrifices. On retrouve ici, les ambiances et décors de la vie chez les nobles avec bals, réceptions, valets et servantes, grosses sommes jouées aux cartes…. Avec une pointe de fantastique pour finir faite d’un décès et d’un fantôme, d’un secret révélé mais fatal… Cool, non ?  

 

« Lisavéta Ivanowna était le martyr d la maison. Elle servait le thé et recevait des reproches à propos des dépenses de sucre. A haute voix, elle lisait les romans, et on lui imputait toutes les erreurs de l’auteur. Elle accompagnait la comtesse dans ses promenades, et c’est elle qu’on rendait responsable du temps et des pavés. On lui avait fixé des appointements, dont elle ne touchait jamais la totalité. Néanmoins on exigeait d’elle qu’elle fût vêtue comme le sont toutes les autres personnes, c’est-à-dire comme une très petite élite. (…) Elle avait de l’amour-propre, ressentait vivement sa situation et, dans l’attente du libérateur, regardait autour d’elle avec impatience. »

 

Pouchkine, Dostoïevski, TolstoïAlexandre Pouchkine   La Dame de pique   Le Cercle du Bibliophile – 29 pages –

Traduction Jean Savant