13/08/2021
Joseph Incardona : 220 Volts
Joseph Incardona, né en 1969 à Lausanne de mère suisse et de père sicilien, est un écrivain, scénariste et réalisateur suisse. Il est l'auteur de romans, de scénarios pour le théâtre, le cinéma et la bande dessinée, ainsi que réalisateur de cinéma. Ce roman, 220 Volts, date de 2011.
Ramon Hill, le narrateur, était un homme heureux, écrivain à succès, marié avec une jolie femme Margot, père de deux enfants. Sauf que depuis quelques mois il sèche, le syndrome de la page blanche, il n’arrive pas à terminer son roman et son éditeur le tarabuste. Conséquence ou hasard malheureux, son couple bat de l’aile aussi. Margot propose un séjour à deux dans leur chalet familial, la montagne, le bon air et tout va reprendre comme avant. Evidemment, rien ne sera aussi simple, sinon il n’y aurait pas ce roman !
Sur un scénario assez basique, Joseph Incardona réussit un roman noir plutôt sympathique. L’histoire se déroule en deux parties, avant et après un matin tragique.
Avant, c’est le séjour dans le chalet, les bons moments passés ensemble, le couple retrouve des élans passionnés. Certes, il y a aussi quelques étrangetés, un préservatif trouvé dans le syphon de la douche, un bouquin qui n’a pas sa place ici et qui ensuite disparaît et le pompon, un chat étranglé sur le seuil de la porte de la chambre ! Ramon s’interroge, et balaie tout cela de ses pensées, mais la jalousie le tenaille, des idées malsaines concernant les activités de sa femme lui encombrent l’esprit.
Jusqu’à ce matin fatidique. Quand il se réveille, Margot git morte étranglée, dans leur lit ! Et là, c’est l’après. Dont je ne vous dirai rien comme il se doit.
Le roman est très court, il est joliment écrit ce qui le rend particulièrement agréable à lire. Un roman affreusement amoral, ce qui pour moi en fait un roman d’humour noir. Je le conseille sans réserve.
« Margot avait toujours peur de manquer. Elle préférait donner, voire jeter si nécessaire, plutôt que de se retrouver à court. Sa collaboration en free-lance pour un magazine de décoration d’intérieur rapportait des clopinettes au regard de notre train de vie. Soigner mon inspiration équivalait à sauvegarder un standard au-dessous duquel elle n’était pas disposée à revenir. Sans doute jugeait-elle suffisantes les années de vaches maigres passées dans un deux-pièces avec Johanna. Elle m’avait beaucoup soutenu durant cette période, je l’avoue. Cependant, je me demande ce qu’il serait advenu de notre couple si j’avais continué à ramer dans l’espoir d’un succès sans cesse reporté. »
Joseph Incardona 220 Volts Fayard - 191 pages -
07:00 Publié dans POLARS | Tags : joseph incardona | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook |