03/06/2022
Olivier Haralambon : Comment lire des livres qu’on ne comprend pas
Olivier Haralambon, né en 1967, a d’abord été coureur cycliste pendant dix saisons avant de se diriger vers une carrière de rédacteur - photographe au sein du Groupe de Presse Michel Hommell. En 2014 il publie Le Versant féroce de la joie, un roman sur le destin tragique du coureur belge Frank Vandenbroucke, mort en 2009. Comment lire des livres qu’on ne comprend pas, son nouvel ouvrage, vient de paraître.
J’avais déjà prévenu, méfions-nous des titres des livres et pourtant je me suis fait avoir ! J’exagère, disons plus simplement que le contenu de cet ouvrage ne répond pas aussi clairement que je l’avais souhaité à ce que suggère son titre.
Après sa carrière sportive Olivier Haralambon a passé une maîtrise de philosophie, une expérience qui l’a mis face à des livres difficiles à lire, d’où l’idée de ce petit essai. Pour désamorcer ce qui pourrait effrayer certains, le sujet est traité sur le ton de l’humour, j’en veux pour preuve cet avertissement au lecteur d’un livre de philo ardu, « Si vous venez d’avaler une, voire deux (!) pages complètes sans achopper sur la moindre difficulté, dites-vous que quelque chose cloche. »
Comme mon entame de billet l’annonce, je ne suis pas sorti de cette lecture rapide, réellement satisfait, si je m’y suis bien amusé, je n’ai pas vraiment trouvé les clés me permettant de comprendre des bouquins vachement pointus, turlututu. Car, grosso modo, il propose (trop longuement) une approche sportive de ce type de lecture, en adoptant une bonne base posturale pour être dans les meilleures conditions de lecture. Ouais, bon. Puis quand on se lance, démembrer les phrases et ne pas s’effrayer des mots rares ou hors de leur signification habituelle. Ok, c’est juste. Enfin, il préconise de prendre des notes, l’écriture favorisant la retenue du lu. Bah oui, on s’en doute quand on a un minimum d’expérience ?
Donc, pour le fond, pas grand-chose d’intéressant. Pour la forme, j’ai aimé le ton et – veuillez m’excuser de ramener la couverture à moi – ça ressemble fort (en mieux) à mes petits billets où je traite de la lecture, des livres et autres bricoles du genre. Le gars tire un peu à la ligne en usant d’un style un peu ampoulé, peut-être un pastiche de ces fameux livres, où l’auteur laisse sa plume courir juste pour le plaisir d’écrire ; un plaisir que je comprends très bien d’ailleurs. J’ai aussi tiqué sur une assertion, « Certains livres ne sont pas destinés à être lus en entier, hormis par qui en fait son métier » ; ça mérite que je revienne sur le sujet, un jour, à suivre… ?
Un minuscule livre, dispensable mais amusant.
« De la phrase, on repérera les articulations pour la démembrer. La plupart du temps, ça n’est pas plus difficile que de découper le poulet du dimanche, la ponctuation est là pour ça. Mais on peut tout de même tomber sur des os cachés, des connexions contre nature – normal, la prose des penseurs se manifeste d’abord comme une sorte de monstre, une singularité à tout le moins – et s’apercevoir qu’on a passé le couteau au mauvais endroit, ou bien mal regardé le poulet (…) et qu’on se trouve incapable de recomposer le tout. »
Olivier Haralambon Comment lire des livres qu’on ne comprend pas Premier Parallèle - 89 pages -
07:00 Publié dans ESSAIS | Tags : olivier haralambon | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |