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26/04/2021

Isaac Babel : Mes premiers honoraires

isaac babelIsaac Babel est un écrivain soviétique, né dans une famille de commerçants juifs d’Odessa, en 1894 et fusillé en 1940 à Moscou. Babel se rallie à la Révolution en 1916, à Petrograd. Il rencontre Gorki qui encourage ses débuts littéraires. En 1920, il entre dans l'Armée rouge et raconte ses expériences de combattant dans un recueil de nouvelles, intitulé Cavalerie rouge (1926). Il se retire de la vie littéraire en 1930, victime d'une dénonciation, est arrêté en mai 1939 et on suppose qu'il a été fusillé en 1940. Le Collège militaire de la Cour suprême le réhabilitera en 1954 au moment de la déstalinisation. Les manuscrits saisis lors de son arrestation n’ont jamais été retrouvés. Il nous reste des nouvelles et du théâtre, principalement.

Mes premiers honoraires qui vient d’être réédité en poche, est un recueil de nouvelles ou pour être plus précis, de récits (17) et de textes (6) ainsi que d’une interview. Des écrits qui s’échelonnent entre 1915 et 1937, donc tout du long de sa vie.

Inutile de tergiverser, dans l’ensemble je n’ai pas été particulièrement emballé mais quand un ouvrage est particulièrement bien écrit, il est difficile de le critiquer plus que de raison. Ce point fort étant évoqué, de quoi traitent ces textes qui tous portent en eux le vécu ou l’observé par l’auteur. On peut dire qu’il y a de tout : les lendemains de la Révolution d’Octobre, la trace des Tsars ou la condition des paysans, la critique du collectivisme et du stalinisme ; mais il y a aussi les grands écrivains Russes et bien entendu les conditions de vie de la communauté juive en Russie. Etc.

Quelques nouvelles m’ont beaucoup étonné par leur sujet comme Par la lucarne, où il est question d’un mateur qui épie les ébats d’une prostituée, ou bien Chabos-Nahamou, un conte assez classique mais amusant sur la naïveté des gens. Enfin, je ne retiendrai qu’un seul texte, c’est le verbatim de l’interview (1937) traitant du travail de l’écrivain où Babel confie qu’il n’est pas fait pour ce métier mais que c’est le seul qu’il « puisse faire plus ou moins convenablement, au prix de grands efforts. »   

 

« Dès mon plus jeune âge, j’avais consacré toutes les forces de mon être à composer des nouvelles, des pièces, des milliers d’histoires. Elles reposaient sur mon cœur comme des crapauds sur une pierre. Possédé par un orgueil diabolique, je ne voulais pas les écrire prématurément. Ecrire moins bien que Léon Tolstoï me semblait une perte de temps. Mes histoires étaient destinées à survivre à l’oubli. »

 

 

isaac babelIsaac Babel  Mes premiers honoraires  L’Imaginaire Gallimard – 181 pages –

Traduit du russe par Adèle Bloch