29/02/2024
Tod Robbins : Freaks
Clarence Aaron Robbins, dit Tod Robbins (1888-1949), est un scénariste et écrivain américain de roman policier et d’horreur. Issu d’une riche famille new-yorkaise, il fait ses études dans les meilleurs établissements tout en se forgeant une stature d’athlète et commence à s’intéresser à l’écriture. Fortuné il vivra de ses rentes, fera plusieurs mariages, publiera ses ouvrages et s’installera en France sur la Côte d’Azur où durant la guerre il est emprisonné par les Allemands, un épisode mystérieux de sa vie…
Freaks, une nouvelle de 1923, d’abord parue sous le titre Les Eperons, vient d’être rééditée dans une collection de poche. C’est ce texte qui est à l’origine du film de Tod Browning (1932) intitulé Freaks, la Monstrueuse Parade.
En France, durant une tournée du cirque de Papa Copo. Jacques Courbé, « soixante et onze centimètres seulement séparaient la plante de ses pieds minuscules du sommet de son crâne », chevauche un gros chien pour son numéro de cirque. Il est secrètement amoureux de Jeanne Marie l’écuyère, « grande femme blonde à la stature d’amazone, elle avait des yeux ronds d’un bleu tendre qui ne révélaient rien de son âme de paysanne avaricieuse » qui a pour amant son partenaire Simon Lafleur, « le Roméo du chapiteau, jeune colosse basané ».
Un jour, Jacques hérite d’un oncle éloigné, d’une riche propriété près de Roubaix qui lui assure une vie aisée jusqu’à la fin de ses jours et l’enhardit à demander la main de l’écuyère. Flairant la bonne affaire, la belle accepte, imaginant faire les quatre cents coups avec son amant au nez et à la barbe du nain ! Un scénario qui ne va pas se dérouler comme prévu…
Une excellente nouvelle, très bien écrite, très concise, avec un retournement de situation cruel pour la coquine mais fort amusant pour le lecteur !
« Le visage mafflu de mademoiselle Jeanne Marie avait viré au violet sous l’effet d’une hilarité réprimée. Les commissures de ses lèvres frémissaient ; elle faisait tout son possible pour ne pas éclater de rire. Ce grotesque nabot lui faisait donc la cour pour de bon ! Ce soupirant de poche osait lui proposer le mariage ! Ce microbe pensait sérieusement pouvoir la mener à l’autel ! Elle qui eût pu l’asseoir sur son épaule comme un ouistiti apprivoisé ! Ah, la bonne blague ! De quoi se déchirer le corset ! »
Tod Robbins Freaks Les Editions du Sonneur - 62 pages -
Traduction de l’anglais (Etats-Unis) par Anne-Sylvie Homassel
06:00 Publié dans NOUVELLES | Tags : tod robbins | Lien permanent | Commentaires (8) | Facebook |