12/10/2012
Gerard Donovan : Julius Winsome
Julius Winsome est un homme solitaire habitant un chalet isolé dans les forêts du Maine. Il mène une vie simple entouré de ses trois milles livres hérités de son père et de son chien Hobbes. Dans cette contrée rude et sauvage, Julius fait figure d’exception car il ne chasse pas, non violent par tradition familiale. Un jour cet homme calme et cultivé est touché par le doigt tragique du destin, son chien est abattu à bout portant par un chasseur anonyme. A partir de ce jour Julius Winsome qui a ressorti d’une armoire le fusil Enfield que lui a légué son père, va se lancer méthodiquement dans une vengeance terrible et abattre tous les chasseurs qui séviront dans son secteur.
Le roman est remarquablement écrit, les évènements s’enchaînent mécaniquement et c’est le coup de génie de l’auteur, Julius nous semble toujours sympathique quelque soient ses actions abominables. L’écriture posée déroule l’histoire sans à-coup, la neige tombe et recouvre la région de son lourd manteau, étouffant le drame qui se noue ; nous sommes loin d’un scénario àla Rambodans la forme, même si le fond n’en est pas si éloigné. Il faut d’ailleurs noter que si Julius Winsome est non violent, il est particulièrement calé en armes à feu et techniques de camouflage, un vrai pro à l’égal de Rambo cité précédemment. Un excellent livre à ne rater sous aucun prétexte. Gerard Donovan est un écrivain Irlandais vivant aux Etats-Unis et c’est son premier roman traduit en France, j’attends le prochain avec impatience.
« Et je l’ai perdue à l’instant même. Je ne savais pas qui était l’autre type, mais j’ai eu l’impression qu’elle l’avait en fait fréquenté tout ce temps et qu’entre elle et moi c’était fini. Tout cela s’est passé il y a des années, mais aujourd’hui encore je garde un œil sur les arbres, parfois blancs, parfois verts, dans l’espoir qu’un beau soir elle va émerger pour me rejoindre, et puis je comprends que ce n’est qu’un rêve et que de toute façon je serais incapable de l’accueillir à nouveau. Elle a choisi sa vie, le moindre détail, la moindre parcelle. Peut-être que les évènements n’ont pas de cause, que les choses se passent ainsi uniquement parce que les gens les font. »
Gerard Donovan Julius Winsome chez Seuil
15:21 Publié dans Etrangers, ROMANS | Tags : gerard donovan | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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