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06/07/2013

Paul Auster à Paris

paul austerL’écrivain américain Paul Auster né en 1947, résida à Paris quand il était jeune. Arrivé dans la capitale en début d’année 1971 et reparti à l’automne 1973, il vécut successivement à trois adresses différentes. Des lieux sur lesquels je me suis rendu.

Il habita d’abord au 3 rue Jacques-Mawas, dans le quinzième arrondissement, une petite rue en cul-de-sac parallèle à la rue de la Convention, située entre les stations de métro Boucicaut et Convention. « Encore un deux-pièces avec une cuisine où l’on peut s’asseoir, au troisième étage d’un bâtiment qui en comporte six. » Paul Auster avait alors 24 ans, il avait rompu avec son amie mais ils étaient en train de se rabibocher et il venait de trouver ce logement meublé, attendant son retour à Paris vers avril. « Un endroit propre, plein de lumière, pas trop cher et équipé d’un piano. » Un nid parfait pour redonner une chance à leur couple, car excellente pianiste, ce signe du hasard ne pouvait être qu’heureux. C’est aussi là que Paul Auster a failli mourir étouffé par une arrête de poisson, coincée au fond de sa gorge, ne devant la vie qu’à l’adroite intervention d’un médecin de garde de nuit à l’hôpital Boucicaut, tout proche.

paul auster  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La seconde adresse se situe au 2 rue du Louvre dans le premier arrondissement. Là, je me dois de préciser aux futurs pèlerins désirant se rendre sur les lieux, que l’adresse n’existe plus en tant que telle. La rue du Louvre est une rue qui du temps où l’écrivain y résida, partait de la Seine puis coupait perpendiculairement la rue de Rivoli pour remonter vers le nord de Paris. Aujourd’hui, le tronçon entre Seine et rue de Rivoli, où se trouve le numéro 2, porte le nom de rue de l’Amiral de Coligny et la rue du Louvre débute par le numéro 10 ! Une curiosité urbaine qui déroutera aisément.

Paul Auster y habite une chambre de bonne au dernier étage d’un immeuble de six. « Ta chambre se trouvait au fond, et quand tu regardais par la fenêtre tu voyais une gargouille jaillissant du clocher de l’église à côté, Saint-Germain-l’Auxerrois… » A gauche le Louvre, à droite les Halles et au loin Montmartre. Le logement le plus étroit où il a jamais vécu. « Un lit étroit, un bureau minuscule avec sa chaise à dossier droit, un lavabo et, près du lit, une autre chaise droite sur laquelle tu posais la plaque électrique chauffante et l’unique casserole que tu possédais. » Bien entendu les toilettes sont au fond du couloir. L’écrivain n’a pas un sou et il habite là, grâce à la générosité d’amis qui lui prêtent cette chambre de bonne, tandis qu’eux logent dans un appartement du premier étage. Il y vit seul, son couple s’étant à nouveau brisé, elle partie en Irlande. Paul Auster aurait pu ressentir la tragédie de vivre dans le dénuement le plus total, la solitude compensée par la recherche de prostituées, pourtant « tu as même trouvé stimulant de découvrir que tu étais capable de subsister avec presque rien et que, du moment que tu pouvais écrire, ta façon de vivre ou ton lieu de vie n’avaient pas d’importance. »

paul auster 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

Sa dernière adresse sera au 29 rue Descartes, dans le cinquième arrondissement, non loin de la station de métro Cardinal-Lemoine. Dans un immeuble de six étages, il logera au troisième, un deux-pièces avec cuisine, « sans aucun doute l’endroit le plus plaisant que tu aies occupé à Paris », même la concierge était aimable. Grâce à des travaux en free-lance bien payés il pouvait désormais signer un bail et cerise sur le gâteau, son amie était revenue d’Irlande, prête à retenter une vie de couple avec lui.

paul auster 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le pécule s’épuisant, le couple quittera Paris à la fin de l’été 1973, mais avant de retourner aux Etats-Unis, ils auront la charge de veiller sur une propriété du Var entre septembre 1973 et mai 1974 en l’absence des propriétaires. Mais ceci est une autre histoire…

 

 

Source des photos : Le Bouquineur – Les textes entre guillemets sont tirés de Chronique d’hiver de Paul Auster.  

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