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17/01/2016

Italo Calvino : Si une nuit d’hiver un voyageur

italo calvinoItalo Calvino, né en 1923 à Santiago de Las Vegas (Cuba) et mort en 1985 à Sienne (Italie), est un écrivain italien et un philosophe. Calvino est à la fois un théoricien de la littérature, un écrivain réaliste, mais aussi et surtout, pour le grand public, un fabuliste plein d'humour dont la production très riche fait de lui l'un des plus grands écrivains italiens de la période moderne. Parallèlement à l'écriture littéraire, Italo Calvino a collaboré à divers scénarios pour le cinéma. Paru en 1979, Si une nuit d’hiver un voyageur a été réédité il y a quelques mois en poche.

Attention, si vous ne supportez que les romans à la narration classique, fuyez ! D’ailleurs, je ne sais même pas comment je vais pouvoir relater cet ouvrage qui sort des normes traditionnelles ni comment en parler, ne sachant pas vraiment si j’ai aimé ou détesté ! Tant pis, je me lance et je vous donne ma version de « l’affaire »…

Le roman (ou les romans) résulte d’une réflexion de l’écrivain sur les livres qu’il aimerait lire. De cette base il en tire ce livre qui recèle le début de dix romans qui par miracle sont reliés les uns aux autres par des astuces du type « poupées russes ». Honnêtement, si je m’en tenais au simple angle narratif, j’aurais abandonné l’ouvrage avant la fin. Cet aspect du bouquin m’a plutôt ennuyé, car finalement sans queue ni tête et relevant de l’Oulipo, dont Calvino était membre.

Par contre, si on oublie le roman pour ne s’attacher qu’aux nombreux passages ayant trait à la littérature proprement dite et qu’on les isole pour en faire une sorte d’essai inclus dans ce gloubi-boulga, là on se régale. Le texte est une mise en abîme où le narrateur, le lecteur et l’écrivain se renvoient la balle. L’écrivant abordant toutes les situations rencontrées par les lecteurs : les livres mal imprimés avec pages blanches ou extrait d’un roman glissé dans un autre, les pages qu’il faut séparer avec un coupe-papier, la bonne position à adopter pour lire, etc. J’ai adoré voir écrit noir sur blanc, tous ces petits détails qui sont notre lot quotidien à nous autres au pays des lecteurs et les dix premières pages du bouquin sont particulièrement jouissives. 

Sinon, j’ai été subjugué par des fulgurances de raisonnements ou de théories tout au long de ma lecture. En danger perpétuellement car au bord de la non-compréhension, le lecteur est intellectuellement stimulé et c’est étourdissant, au risque que cet étourdissement ne devienne soûlant…

Alors, bon bouquin ou bouquin à éviter, je ne sais pas vraiment, en tout cas je ne dirai pas « à éviter » car il y a de très bonnes choses là-dedans, mais il faut faire l’effort de les chercher. On ne peut pas avoir toujours un avis tranché.

 

« « Qu’importe le nom de l’auteur sur la couverture ? Transportons-nous en pensée d’ici à trois mille ans. Dieu sait quels livres écrits à notre époque se seront sauvés, et de quel auteurs on aura conservé le nom. Certains livres seront restés célèbres mais seront considérés comme des œuvres anonymes comme c’est le cas pour nous de L’Epopée de Gilgamesh ; il y aura des auteurs dont le nom sera toujours célèbre mais dont il ne restera aucune œuvre, comme c’est arrivé à Socrate ; ou ces livres seront peut-être tous attribués à un seul auteur mystérieux, comme Homère. » - Vous avez vu quel beau raisonnement ? s’exclame Cavedagna, puis il ajoute : Et il se pourrait même qu’il ait raison, c’est ça le plus beau… »

 

 

italo calvinoItalo Calvino  Si une nuit d’hiver un voyageur  Folio  - 362 pages –

Nouvelle traduction de l’italien par Martin Rueff

12:55 Publié dans Etrangers | Tags : italo calvino | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

Commentaires

C'était une relecture pour moi, et je suis persuadée que c'est un livre à lire (qu'on aime ou pas) Quant à l'Oulipo, pas trop ma tasse de thé... (quand je pense que je viens de me lancer dans Ulysse, c'est encore 'pire')

Écrit par : keisha | 17/01/2016

D’accord avec vous Keisha, « un livre à lire », même si ce roman n’est pas pour tout le monde. Quant à « Ulysse », l’un de mes grands regrets, n’avoir jamais réussi à le terminer, trop complexe pour moi. Du coup je m’étais rabattu sur d’autres romans plus abordables de Joyce comme « Dedalus » et « Stephen le Héros » mais ça ne m’a jamais convaincu… Mais c’était il y a longtemps déjà, peut-être devrais-je réessayer ?

Écrit par : Le Bouquineur | 17/01/2016

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