Verbatim

« Proust est le grand écrivain de l’amour parce qu’il révèle la valeur de l’amour même. »

« Dans les temps actuels, moroses, lourds, sinistres, la mission de la littérature n’est-elle pas de nous faire rire, aux dépens des autres et surtout de nous-même ? »

« En fait je ne crois pas qu’on puisse vraiment lire Proust en extraits, un chapitre ou un volume par-ci par-là. Il faut entrer dans le texte. Dans un autre temps, un autre rythme. C’est une expérience spirituelle. (…) Une fois qu’on vraiment pénétré dans cet univers, il devient difficile d’en sortir. Ce n’est pas qu’on est pris au piège. On n’a juste plus envie d’en sortir. »

« Le titre, pour un écrivain, n’est pas une mince affaire. Il doit désigner ce qui est au cœur de l’œuvre, sa spécificité, correspondre en même temps à l’esthétique de l’auteur, et donner envie d’ouvrir le livre. »

« Si une œuvre de génie est difficilement admirée par les contemporains, nous dit-il, c’est parce que les gens qui peuvent la comprendre sont très rares et que l’œuvre elle-même les féconde. (…) Et cette idée en contient implicitement une autre : tout roman qui se vend à des dizaines ou des centaines de milliers d’exemplaires dès sa publication ne passera pas à la postérité. C’est un ouvrage dans l’air du temps, aimé parce qu’il reflète son époque et ne bouscule pas son lecteur qui se retrouve en terrain familier. »

« La mauvaise littérature rapetisse. Mais la vraie fait connaître la part encore inconnue de l’âme. »

« Les grandes œuvres traversent les frontières du temps et de l’espace parce qu’elles ont creusé, hors du temps, dans la profondeur de l’humain. »

Catherine Cusset  Ma Vie avec Marcel Proust