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04/08/2017

Anne Vallaeys : Hautes solitudes

Anne VallaeysAnne Vallaeys est une journaliste et écrivain d’origine belge née en 1951 au Congo belge (selon la dénomination d’alors). Membre de l'équipe des fondateurs de Libération, Anne Vallaeys a publié plusieurs romans mais aussi des essais et enquêtes. Hautes solitudes, son dernier ouvrage, vient de paraître.

Hautes solitudes, sous-titré Sur les traces des transhumants, est le récit d’un périple pédestre entre la Camargue et les Alpes de Haute-Provence. Trois-cent-quatre-vingt kilomètres ou vingt jours de marche, pour « far la routo, faire la route, en piémontais comme en provençal » en retrouvant les chemins empruntés par la grande transhumance, quand à l’époque des milliers de moutons partaient passer l’été dans les pâturages de montagne.

Elles sont deux, Anne la grande et blond cendré et Marie, menue et brune, de trente ans sa cadette, une des meilleures amies de sa fille, tentée par l’aventure. Sac au dos, grolles de marche aux pieds, les deux vaillantes vont affronter les rigueurs du climat (canicule, orages et pluie), en baver sur des chemins parfois inconnus de leur carte, faire des rencontres sympathiques, des locaux attachés à leur pays.

Il est donc question de bergers, de leur rude métier et de l’histoire de cette transhumance. Leurs chiens ne sont pas absents bien évidemment et comment parler de bergers et de moutons sans évoquer le loup… ce problème qui paraît insoluble. Nature et écologie de bon sens ne peuvent que venir se greffer au récit.  

Tout ceci est bel et bon, donnant une furieuse envie de partir sur leurs traces comme vous vous en doutez. Mais le point fort de ce livre est encore ailleurs, l’écriture est absolument remarquable, un festival de vocabulaire époustouflant dans sa diversité (« Les noms qu’on donne aux brebis, agnelles, agneaux, bessons, tardons, anouges, fèdes, arets, moutons… »).

Un magnifique voyage par mots et par vaux.

 

« Nous progressons une bonne heure sous les ramures immobiles, sans le moindre souffle d’air, sinon le fouet des feuillages s’entrouvrant. A nos pieds, un paysage fardé de verts se dévoile, labours ombrés sous un bleu transparent près des mas, déroulé de collines en fond, bosquets et parcelles tendres. Une croupe sculpte l’horizon, c’est la voilure nacrée des Alpilles, zébrures calcaires dans le ciel écru de trop de lumière. On dirait la mer. Marie m’a rejointe, nous échangeons un regard, les paroles nous paraissent superflues. »

 

 

Anne VallaeysAnne Vallaeys  Hautes solitudes – Sur les traces des transhumants – La Table Ronde – 248 pages –

07:38 Publié dans VOYAGES | Tags : anne vallaeys | Lien permanent | Commentaires (4) |  Facebook |

Commentaires

j'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteure, mais pas du tout son récit :(

j'ai trouvé qu'elle subissait trop son aventure, dommage pour un si joli périple.

Écrit par : chinouk | 18/08/2017

« Elle subissait trop » ??? Je ne vois pas bien ce que tu veux dire…

Écrit par : Le Bouquineur | 19/08/2017

Le fait qu'elles DOIVENT marcher tant de km, dormir à tel endroit; du fait que ce ne soit pas elle qui à préparer sa randonnée. C'est l'impression que cela m'as donné.

Écrit par : chinouk | 30/08/2017

Je ne vois toujours pas ce que cela a d’étrange : ce n’est pas une balade de dimanche après-midi mais un périple en terrain difficile pour reconstituer un évènement historique, la montée des troupeaux à l’estive. Le parcours est donc jalonné de points d’étape, ce qui impose de marcher à un certain rythme en un certain temps et comme elle n’est pas habituée à ce genre d’exercice... Par ailleurs elle ne connait pas le terrain, elle se fait donc aider de « professionnels » du coin pour construire son trajet… Il en est ainsi de toutes les expéditions.

Écrit par : Le Bouquineur | 31/08/2017

Les commentaires sont fermés.