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17/02/2020

Glendon Swarthout : 11h14

glendon swarthoutGlendon Swarthout (1918 – 1992), est un écrivain américain, auteur principalement de westerns et de romans policiers. Professeur d'anglais à l'Université Concordia Ann Arbour, dans le Michigan, il publie son premier roman en 1943. Il écrit ensuite pour le théâtre. Nombre de ses romans ont été adaptés au cinéma. Paru en 1979, 11h14, vient d’être réédité dans une collection de poche et dans une nouvelle traduction (dans l’ancienne, le roman s’appelait Ré-percussions).

James Butters (Jimmy), écrivain à succès de livres pour enfants, et vivant à New York, tombe des nues quand son ex-femme Tyler, le contacte pour lui demander d’enquêter sur la mort suspecte de son amant pour lequel elle l’avait quitté, tué au Nouveau Mexique. Contre son gré mais ne sachant rien refuser à celle qu’il aime toujours, Jimmy va s’embarquer dans une aventure dont il ne soupçonne pas les dangers mortels… et le lecteur dans une histoire particulièrement abracadabrante mais finalement très recommandable !

Il s’agit donc d’un polar, de ceux dont la noirceur est illuminée par l’humour latent et les invraisemblances que le lecteur accepte grâce au talent de l’écrivain.

Je vous peins le tableau rapidement, Jimmy débarque à Harding au Nouveau Mexique, ville natale de Tyler, fringué comme un milord m’as-tu-vu au volant de sa Rolls Royce de collection et commence à poser des questions pour la forme car en vérité il est certain que Tyler s’est fait tout un cinéma concernant l’affaire. Il n’est là que pour lui faire plaisir et si possible en profiter pour la récupérer. Sauf que ses questions commencent à soulever des interrogations et comble, on manque le tuer à son tour ! A partir de là, les dés sont jetés, le toboggan mortel s’ouvre sous les pieds de notre enquêteur du dimanche, par ailleurs loin d’être un héros plein de courage…

L’intrigue particulièrement emberlificotée (j’ai eu du mal à suivre durant le premier tiers de l’enquête) trouvera son origine dans de dramatiques évènements datant de 1916 où étaient impliqués des notables de la ville dont les parents et arrières-parents de Tyler ; aujourd’hui Jimmy doit faire avec la mère de Tyler enfermée dans un asile psychiatrique depuis plus de trente ans (pourquoi ?), un shérif d’origine mexicaine très méchant (pourquoi ?), son ex-femme, Tyler, qui ne paraît pas tout lui dire (pourquoi ?), le vieux juge de la ville par ailleurs père de Tyler, et cette satanée horloge du beffroi bloquée sur 11h14 ! Et n’oublions pas des agents d’une agence du gouvernement tentant de démanteler un réseau de passeurs d’immigrés mexicains…. Pff, ça fait du monde !

Le rythme rapide et le ton plein d’humour (« Les cow-boys sont la preuve vivante que les Indiens enculaient les bisons ») tiennent le lecteur en haleine même quand il se perd un peu dans cette intrigue bien tordue. Le lecteur s’agace du manque de sagacité de Jimmy ou au contraire de ses coups de pot, tout comme de ses prétentions littéraires, mais en même temps il accepte sans trop savoir pourquoi, ses faiblesses d’amoureux transi, de trouillard d’homme banal confronté à un danger qui le dépasse puis finalement, de son courage quand il faudra en finir et remettre la pendule à l’heure, au risque de concéder que « pour sauver l’honnêteté, je devais sacrifier la mienne ».

Pour conclure, des hauts et des bas, mais un roman finalement franchement sympathique qui n’attend que des lecteurs de bonne volonté, décidés à passer à bon moment.

 

« Quand la chose se produisit, curieusement je ne fus pas surpris. Je vis les trente-six chandelles traditionnelles, et j’eus conscience de subir un choc crânien phénoménal. Toutefois, avant de tomber dans les pommes, j’eus le temps de comprendre pourquoi. C’était l’évidence même. Butters, mon garçon, tu as lu assez de polars pour savoir que les flics et les détectives privés reçoivent TOUJOURS un bon coup sur l’occiput et sont mis K.-O. C’est une exigence du genre. Alors, maintenant, tu as reçu le tien et te voilà sur le point de tourner de l’œil, mais à part ça quoi de neuf ? »

  

glendon swarthoutGlendon Swarthout  11h14   Gallmeister Totem – 329 pages –

Traduit de l’américain par France-Marie Watkins

07:00 Publié dans POLARS | Tags : glendon swarthout | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |

Commentaires

C'est un auteur que j'aime bien. Ce roman n'est peut-être pas le plus passionnant, ou ambitieux, mais dans son genre (le dandy new-yorkais à la rencontre des sauvages) il est bien fichu, j'ai passé un très bon moment.

Écrit par : nathalie | 22/02/2020

Tout à fait d’accord. Ce n’est pas son meilleur et il m’a même semblé assez atypique, au vu ceux que j’ai déjà lus de l’écrivain, mais j’ai passé un bon moment.

Écrit par : Le Bouquineur | 22/02/2020

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