04/05/2025
Revue de presse d’avril
Le Figaro Littéraire du 10 avril nous apprend la sortie d’un Quarto Gallimard consacré au tandem Boileau-Narcejac, « réédition de sept de leurs romans à suspense écrits à quatre mains. Certains ont inspiré des cinéastes comme Clouzot (Les Diaboliques) et Hitchcock (Sueurs froides) » Si vous ne les avez pas encore lus, c’est l’occasion ou jamais !
Dans l’exemplaire de la semaine suivante, bonne critique du recueil de nouvelles de Joyce Carol Oates, Flint Kill Creek (Philippe Rey), « un sens de la psychologie redoutable et un léger sadisme qui met du piment dans ses histoires (…) Toutes ces histoires, entre rêve et cauchemar, prennent le lecteur à la gorge, comme un serpent redoutable, mais le venin qu’elles lui inoculent est un délicieux supplice ! » Mazette !
Le Monde des Livres du 11 avril s’ouvre avec Trump et se clôt sur Poutine ! « Sollicités par Le Monde des Livres, des auteurs américains et européens livrent leurs réflexions sur le basculement en cours. » Retenons la déclaration de McCann « Nous sommes peut-être à l’orée d’un monde qui ne peut plus guérir. » La dernière page du journal est dédiée à Ludmila Oulitskaïa. « La grande écrivaine russe et opposante au Kremlin vit en exil à Berlin depuis l’offensive contre l’Ukraine de février 2022. Une anthologie en Quarto et un recueil de nouvelles, Le Livre des anges, rappellent que sa voix porte toujours. »
Dans le numéro daté du 18 avril on apprend qu’un nouveau roman de Thomas Pynchon, le mystérieux écrivain âgé de 87 ans, Shadow Ticket, paraîtra en octobre soit douze ans après son dernier opus. « Pendant la Grande Dépression un détective privé enquête sur la disparition d’une riche héritière qui le mènera en Hongrie où il croisera nazis et agents du contre-espionnage britannique ».
La semaine suivante j’apprends qu’un livre sur cinq publié en France est traduit d’une langue étrangère, qui se trouve être l’anglais dans plus d’un cas sur deux. (Baromètre Livre Hebdo/Electre pour 2024). Très bonne critique pour Scènes endormies dans la paume de la main, nouveau recueil de nouvelles de Yôko Ogawa paru chez Actes Sud. « Des histoires bizarres et captivantes (…) Avec une infinie délicatesse, Yôko Ogawa réussit à rendre ces visions monstrueuses presque attachantes. » Autre bonne critique, mais je n’en doutais pas, pour La Nuit ravagée (Gallimard) de Jean-Baptiste Del Amo, « il y a quelque chose de réjouissant à cette célébration de l’imaginaire. »
Courrier International n° 1798 rend hommage à Mario Vargas Llosa qui vient de disparaître, par le biais de la presse hispanophone, retenons cette citation bien torchée d’El Comercio, quotidien péruvien « … un intellectuel qui maniait à la fois la plume et l’épée. Bien qu’il fût un artisan des mots, il les utilisait aussi comme une arme idéologique… Ce n’est pas rien, dans une époque où les leaders et les idées se font rares ou, plutôt, brillent par leur absence absolue. »
Dans le numéro 1800, excellent article du Boston Globe, « Lire Ionesco pour éclairer l’ère Trump. Dans sa pièce de théâtre Rhinocéros, le dramaturge franco-roumain alertait en 1959 contre le pouvoir de subjugation du fascisme et la pensée de groupe. Une mise en garde plus que jamais d’actualité dans l’Amérique de Trump, souligne cet ancien correspondant à la Maison Blanche. » L’article rapproche des citations de la pièces avec ce qui se passe aux Etats-Unis, « Je ne crois pas les journalistes. Les journalistes sont tous des menteurs. » « L’humanisme est périmé ! Vous êtes un vieux sentimental ridicule ! » etc. Une fois de plus on constate que les avertissements les plus clairs n’ont aucun impact sur les électeurs et que livres, pièces de théâtre et autres œuvres artistiques ne changent rien aux actions futures, elles ne font qu’éclairer à postériori. Trop tard, donc.
Dans Rolling Stone de mai un long entretien avec Tonino Benacquista à propos de son nouveau roman, Tiré de faits irréels (Gallimard), où il est question du monde de l’édition avec un éditeur en faillite à la veille de la liquidation de sa maison d’édition. Le bouquin semble très intéressant et le bonhomme aussi puisqu’il conclut l’article ainsi : « J’aime à penser que tant qu’il y en aura au moins un des deux encore en vie, Mick ou Keith, je ne perdrai pas de vue l’adolescent que j’ai été. » Un gars qui sait me parler ! Autre livre qui attire mon attention, Texas noir (Liana Levi) d’Attica Locke, « un roman noir oppressant qui n’a rien à envier aux classiques du genre, et une charge sévère contre l’Amérique de Trump. »
Le dossier spécial du magazine LIRE de mai est consacré au Japon. Sur les huit chefs-d’œuvre conseillés je n’en ai lu que trois. J’ai encore du pain sur la planche ! Sinon, eux aussi disent beaucoup de bien du nouveau Joyce Carol Oates, Flint Kill Creek (Philippe Rey), « la nouvelliste se délecte – avec un amusement certain – de ce qui nous dérange et nous inquiète. » Mais ce que je retiens de ce numéro, ce sont deux bouquins que je ne lirais certainement pas, avec regret et pour le même motif. Le roman d’Armistead Maupin, Mona et son manoir (L’Olivier) et celui de Luke Rhinehart, Le Fils de l’homme-dé (Aux Forges de Vulcain). Le premier parce que j’avais adoré Les Chroniques de San-Francisco en leur temps et le second parce que j’ai beaucoup aimé L’Homme-dé, je crains d’être déçu par ces suites qui viennent trop tardivement pour moi ?
06:00 Publié dans Revue de presse | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook |
Commentaires
Écrit par : kathel | 04/05/2025
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