Lire entre les lignes

Je lis, vous lisez, nous lisons tous régulièrement des livres, romans ou autres, mais certains pas assez rassasiés peut-être, vont jusqu’à lire entre les lignes des ouvrages consultés. Comme chacun le sait, lire entre les lignes signifie : « Comprendre, deviner les idées d'un texte qui n'y sont pas formulées explicitement. »

Je peux comprendre l’idée dans certains cas très particuliers. Par exemple dans un pays où la censure s’exerce systématiquement, un écrivain peut tenter de faire passer un message « entre les lignes », là, c’est très compréhensible.

Mais dans une démocratie, quel besoin de vouloir cacher quelque chose dans son texte ? Par jeu, pour repérer les lecteurs fûtés ? Pour créer un lien avec sa communauté de lecteurs habitués à cette manœuvre et qui paraîtront initiés par rapport aux autres lecteurs occasionnels ? Pour faire son malin ?

Se pose quand même une question, si une idée n’est pas clairement exposée par un écrivain dans son bouquin, est-ce qu’elle existe réellement ou bien serait-ce un effet de notre imagination ou de nos fantasmes les plus secrets qui nous poussent à voir ce qu’il n’y a pas à voir ? A moins que ces lignes fantômes ne soient la traduction du principe du verre à moitié plein/à moitié vide, c’est-à-dire une idée que le lecteur se ferait selon qu’il est d’un naturel optimiste ou inversement pessimiste.

Bref, la lecture entre les lignes recèle un côté bien mystérieux digne d’intérêt pour un Champollion moderne qui pourrait compiler tout le non-dit (ici, le non-écrit) de la littérature pour en faire son propre bouquin. Un livre de pages blanches, évidemment, pour éviter qu’un plus malin encore, n’aye lire entre ces lignes… etc. !