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01/12/2025

Dror Mishani : Les Doutes d’Avraham

Dror Mishani, Dror Mishani, né en 1975 à Holon, est un écrivain et traducteur israélien également spécialiste de l'histoire du roman policier. Mishani vit aujourd'hui avec son épouse et ses deux enfants à Tel Aviv où il enseigne à l'Université. Les Doutes d’Avraham (2016), troisième volet de la série ayant pour héros récurrent l'inspecteur de police Avraham Avraham, vient d’être réédité en poche.

Holon, une ville d'Israël située dans la banlieue sud de Tel-Aviv. Avraham fraîchement promu chef de la section des homicides, est appelé pour sa première affaire de meurtre, une femme, Lea Jäguer, a été étranglée chez elle. Or, il connait cette femme, elle avait été victime d'un viol sur lequel il avait enquêté quelques années auparavant, et le coupable est toujours en prison. La seule piste à se mettre sous la dent, un voisin affirme avoir vu un policier quitter l'appartement de la victime peu avant la découverte du corps. Parallèlement, le récit suit Maly Bengtson, une jeune mère de famille traumatisée elle aussi par une ancienne agression sexuelle, qui s'inquiète du comportement de plus en plus étrange de son époux, Koby, qui disparaît sans explication, ne travaille plus et fuit ses questions. Bien entendu et comme vous l’avez deviné, finauds comme vous êtes, les deux histoires vont finir par se rejoindre…

J’ai eu du mal a entrer dans ce roman, sentant poindre l’ennui, mais au final, ce polar psychologique et dramatique est aussi très beau.

Ennui liminaire par sa construction qui rend le début du roman mystérieux, on (moi !) ne comprend pas très bien ce qui se passe dans l’intrigue Maly Bengtson qui d’ailleurs prend vite une importance croissante dans le roman : son mari ne travaille plus et ça semble lié à un évènement passé, l’important est tu et l’on pressent qu’il est à la base du drame qui se joue sous nos yeux.

Je n’irai pas plus loin, mais sachez que le roman traite du viol et c’est très émouvant, tant du point de vue des victimes mais, pourrait-on dire, aussi du point de vue du coupable. L’enquête d’Avraham s’attachant plus au « pourquoi » qu’au « qui », l’écrivain nous plonge dans des relations de couple où le mensonge isole les partenaires, fissure la famille et devient source d’angoisses. Angoisses s’ajoutant à d'anciens traumatismes (le viol) qui déstabilisent et déterminent les actions du présent.

A la tristesse de l’intrigue viennent se greffer les incertitudes et les doutes d’Avraham qui manque de confiance en lui, peut-être en raison de ses nouvelles responsabilités dues à sa promotion, et dans sa vie personnelle, puisque sa compagne vivant à Bruxelles a décidé de venir partager sa vie en Israël, loin de sa famille, dans une terre étrangère dont elle ne parle pas la langue.

 

« La peur, tangible, avait envahi la pièce, plus forte que la lampe allumée et le téléphone. Elle la sentait, prête à fondre sur elle, et ne ferma pas les yeux. Elle se releva, alla ouvrir la fenêtre malgré la fraîcheur du vent. La rue était toujours aussi tranquille et sa peur toujours aussi présente. Son erreur, ce fut de vouloir téléphoner à Guila parce que, en regardant sa montre, elle constata qu’il était presque une heure et demie du matin. La même heure. Alors l’effroi devint incontrôlable et, de sa grosse main, lui enserra à nouveau la gorge. »

 

Dror Mishani, Dror Mishani   Les Doutes d’Avraham   Folio  - 325 pages - 

Traduit de l’hébreu par Laurence Sendrowicz

06:00 Publié dans POLARS | Tags : dror mishani | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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