25/12/2025
Joyce Carol Oates : Dahlia noir & Rose blanche
Joyce Carol Oates, née en 1938 à Lockport dans l'Etat de New York, est une femme de lettres américaine, à la fois poétesse, romancière, nouvelliste, dramaturge et essayiste. Elle a également publié plusieurs romans policiers sous les pseudonymes de Rosamond Smith et Lauren Kelly. Son œuvre, conséquente, a fait l’objet de nombreux prix littéraires. Recueil de onze nouvelles, Dahlia noir & Rose blanche, traduit en 2016, vient d’être réédité.
Des textes très variés et divers, pas tous du même niveau d’intérêt mais globalement ça va du très bon au tout à fait correct.
Le bouquin démarre très fort avec la nouvelle qui donne son titre au recueil, où il est question de Marylin Monroe et Betty Short, le fameux Dahlia noir au destin tragique et épouvantable (cf. James Ellroy), partageant une colocation, l’écrivaine s’interrogeant sur le hasard de ces deux destins si opposés. On enchaine avec un autre texte tout aussi noir (I.D.) où une gamine de treize ans doit reconnaitre le cadavre de sa mère à la morgue ! A l’inverse, si on peut dire, avec Tromperie, c’est une mère qui apprend par l’école que sa fille porte des traces de violences sur le corps.
Il y a quand même des nouvelles moins éprouvantes, comme La Bonne Samaritaine, une jeune femme trouve un portefeuille dans le train et décide de le rapporter à sa propriétaire à l’adresse trouvée à l’intérieur, mais là elle est accueillie par son époux qui s’inquiète de sa disparition… J’ai particulièrement aimé Hyènes tachetées : une histoire d’amour, qui débute comme un thriller angoissant, une femme découvre un homme ou une bête chez elle, qui s’enfuit, puis rôde les jours suivants autour de sa maison…, avant de tourner en récit d’amour ( ?).
Joyce Carol Oates mêle dans ses nouvelles malaise et fascination en explorant les obsessions et les failles psychologiques de ses protagonistes, montrant comment l’horreur peut surgir dans les situations les plus quotidiennes, avec un thème qui revient très souvent, les frustrations et les violences subies par les femmes, qu’elles soient victimes ou actrices de leur propre destin.
Pas mal.
« Alors qu’ils étaient tous deux parfaitement conscients de la présence de l’autre, ni Mariana ni l’intrus ne bougèrent. Durant combien de secondes, ou de minutes – Mariana ne s’en souviendrait plus ensuite. Dans le temps, il y a de curieux interludes où l’on appuie sur pause – une suspension angoissante du flux normal mesuré par l’horloge – pendant lesquels on reste mieux, le souffle coupé et paralysé – en attendant de pouvoir repartir. Quand Mariana reprit sa respiration pour se remettre à parler, Excusez-moi ? Qui êtes-vous ? – les mots s’étranglèrent dans sa gorge. Car elle commençait à être effrayée maintenant. » [Hyènes tachetées : une histoire d’amour]
Joyce Carol Oates Dahlia noir & Rose blanche Philippe Rey - 330 pages -
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Christine Auché
06:00 Publié dans NOUVELLES | Tags : joyce carol oates | Lien permanent | Commentaires (0) |
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