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03/11/2017

La littérature et ses saisons

Vous, je ne sais pas, mais moi j’attache beaucoup d’importance au lien saison/lecture. J’estime que de nombreux romans seront lus dans des conditions optimum de compréhension et de réception, s’ils sont lus pendant la saison qui leur correspond le mieux. J’ai toujours pensé qu’on ne pouvait pas lire n’importe quel livre, n’importe où et n’importe quand. Du moins si l’on veut en retirer tout le plaisir qu’il est sensé nous donner.

Je crois qu’il y a des romans d’hiver et des romans d’été, sans que ce soit péjoratif et sans rapport avec l’expression « roman de plage ». Il me semble pour ainsi dire évident, que la majeure partie de la littérature du XIXème siècle s’accorde mieux d’une lecture en hiver, que d’une lecture en été. Trop de lumière solaire, de chaleur, de joie de vivre en somme, ne colle pas avec ces textes d’une autre époque. Pour ma part, j’ai toujours réservé leur lecture aux journées grises et pluvieuses de la mauvaise saison, lorsque le temps paraît s’arrêter et nous laisse tout loisir d’avaler des pages et des pages, sans la mauvaise conscience que cette activité immobile (sic !) puisse être préjudiciable, la bonne excuse étant qu’il fait trop mauvais temps pour sortir.

Qui aurait l’idée de lire Jane Eyre ou les grands écrivains russes, Dostoïevski ou Gogol par exemple, vautré dans un transat, au soleil en bord de mer ? Pas moi en tout cas ! Il me faut un confort douillet, la pluie qui frappe les vitres ou le vent qui secoue les volets. Dans ces conditions parfaites, je ressens mieux ce que je lis. Une attitude extrêmement moderne, si l’on y réfléchit bien, puisque j’introduis ainsi une dimension de réalité augmentée à l’expérience de lecture. (Oh ! L’autre ! Qu’est-ce qu’il ne va pas inventer !)

Inversement, les romans amusants et légers, feront mon miel quand le soleil donne, tout comme ceux faits de courts chapitres et que je peux délaisser facilement dès que l’envie de sortir me prend.

Dans ces conditions, je préférerais qu’on supprime la « rentrée littéraire » et son épouvantable avalanche de romans en tous genres de septembre, et qu’elle soit remplacée par deux rendez-vous annuels, « sorties d’automne » et « sorties de printemps ». Et les romans qui peuvent se lire en toute saison, car il y en a, qu’est-ce que tu en fais gros malin ? Heu… oui, bon, ce n’est peut-être pas complètement au point mon raisonnement.

Néanmoins, je persiste à croire que la mauvaise saison est plus favorable à la lecture. Particulièrement  à la lecture de qualité, il suffit pour s’en convaincre de voir ce qui est publié sous la bannière « roman de plage » !