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23/08/2019

Un point et une virgule ont un fils

On trouve de tout sur les réseaux sociaux y compris des réflexions qui posent question. Récemment, une personne que je suis, clamait haut et fort haïr le point-virgule. Haïr le point-virgule ! Oui, vous avez bien lu. La haine est un sentiment très couru sur Twitter, terreau où elle envahit tout l’espace, on hait ceci, on hait cela, tout y est haïssable. Mais haïr le point-virgule, j’avoue que les bras m’en sont tombés. Je ne savais même pas qu’on pouvait ressentir un sentiment quelconque pour un signe de ponctuation !

Personnellement, j’utilise la ponctuation de manière instinctive. Le point, pour faire une pause. La virgule, pour le rythme de la phrase et faciliter la respiration du lecteur. Le point-virgule, comme son nom l’indique et comme le précise le Grand Robert, « marque une pause intermédiaire entre la virgule et le point », définition proche du truisme. Je préfère cette explication glanée sur Internet :

« Le point-virgule marque une pause de moyenne durée. Le point-virgule se place, en principe, entre des propositions indépendantes mais reliées par une même action et faisant partie d'une même idée (parfois contradictoire). (Exemple : Il est beau, gracieux, sublime ; il ne sera jamais touchant.)

Le point-virgule se place entre des propositions indépendantes mais associées dans un même contexte. (Il tombe et se débat ; le fauve se jette sur lui ; la corde se détend et arrête son bond.) Mais il peut se placer entre les diverses subordonnées, dépendant d'une même principale (Exemple : Je suis content que tu sois venue ; que ton sourire illumine ce moment ; que ton rire nous fasse oublier nos soucis.)

Ceci dit, l'emploi du point-virgule se rapproche souvent de celui d'une simple virgule. (Exemple : Ce n'était pas une île déserte ; pourtant je me sentais seul.) Tout est affaire de sensibilité, certains auteurs pensent même que c'est un signe superflu.

Le point-virgule sépare habituellement les membres d'une énumération. »

Tout comme j’aime trouver des mots rares dans les textes que je lis, le point-virgule m’intrigue quand j’en croise un au détour d’une lecture. Pour ma part quand j’utilise cet élément de ponctuation, j’avoue le faire plus par coquetterie que de manière raisonnée. Le jugeant peu utilisé j’aime à le faire revivre (j’en fais autant avec les tirets). Un peu comme lorsque l’on recueille un chaton miteux dans le creux d’un chemin et c’est un peu cela ce pauvre point-virgule, enfant adultérin de l’union improbable entre un point et une virgule. Il est vrai que le pauvre ( ;) n’est pas bien beau esthétiquement parlant si on le compare au point d’exclamation si fier ( !), au point d’interrogation ( ?) si féminin par sa courbe ou à la modestie du point (.). Mais haïr ce qui est laid, est-ce bien charitable ?

Peut-être que le point-virgule recèle un secret qui m’est inconnu, le rendant légitimement haïssable par les initiés ? De grâce, éclairez ma lanterne si vous en savez plus que moi sur ce sujet. Je suis prêt à tout entendre.