01/10/2018
La voix du texte
Vous je ne sais pas, mais moi quand je lis un roman, je me fais tout un cinéma intérieur – du moins quand le bouquin est bien écrit. C’est l’un des grands plaisirs de la lecture, activer l’imagination, lâcher la bride à l’esprit. La contrepartie, c’est que je ne peux pas aller voir un film adapté d’un roman quand sa lecture m’est encore fraiche en tête. Je suis toujours déçu, obligatoirement déçu.
Si je ne m’en tiens qu’aux personnages, les acteurs – quelque soit leur talent – ne pourront jamais rivaliser avec la construction subjective que je me suis faite de leur rôle : leurs voix, leurs attitudes, leur physique parfois, trahiront ma lecture.
C’est pour cette même raison que je ne pourrai jamais écouter un livre-audio. L’invention est très belle et force le respect, destinée aux malvoyants ou autres handicapés ne pouvant lire, elle remplit un rôle essentiel. Mais pour moi, ce me serait impossible : la voix du lecteur, imposée donc, le rythme dicté par le récitant, me retireraient une grande partie de ce qui m’attire dans la lecture. Du rôle d’acteur secondaire du roman, observateur/voyeur interne de l’intrigue, je deviendrais simple spectateur extérieur.
Pour les pièces de théâtre, c’est par contre l’inverse. J’ai du mal à lire ce genre de textes, j’ai besoin d’être guidé, il faut qu’un acteur le dise pour que je l’assimile mieux. Il est vrai aussi que le théâtre est écrit pour être joué prioritairement.
Ce n’était qu’une petite réflexion en passant…
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