18/11/2024
Jean Giono : Noël
Jean Giono (1895-1970) est un écrivain français. Romancier de la haute Provence, apôtre d’un idéal de vie naturelle et rustique, il évolua vers une philosophie et un art plus classique. Ses œuvres, souvent ancrées dans le monde paysan provençal, abordent des questions universelles sur la condition humaine. Bien qu'ami de nombreux écrivains et artistes célèbres, il demeure en dehors des courants littéraires dominants de son époque.
Noël, qui vient de paraître, contient deux nouvelles tirées du recueil de six textes intitulé par Giono Les récits de la demi-brigade (écrits entre 1955 et 1965 mais publiés en 1972) dont Martial Langlois, capitaine de gendarmerie pendant la Restauration, est le héros. Il s’agit donc de nouvelles qu’on peut ranger dans le genre « policier » mais où l’écrivain se joue des règles classiques du genre pour en faire quelque chose de très particulier. Est-ce réellement réussi, je n’irai pas aussi loin… disons que c’est souriant et qu’on retrouve parfois l’ambiance et surtout les décors de ces vieux films de Pagnol, puisque Martial Langlois sillonne à cheval les Alpes de Provence dans des paysages arides.
Dans le premier texte, Noël, Gaspard, usurier, profite de la misère des pauvres pour les tenir à sa merci, certains se suicidant par désespoir et Martial, du genre acharné à faire régner la justice va intervenir. Le second texte, intitulé La Belle Hôtesse, veuve d’un brigand bien connu, tient une auberge pour la façade mais régente une bande de malfrats, n’hésitant pas à y mettre du sien pour perpétuer ses coups. Les gendarmes le savent mais n’ont jamais réussi à la confondre. Martial a un plan.
J’ai dit que c’était assez spécial car de Martial, difficile de dire s’il est assez nul comme policier, n’aboutissant (ou pas !) à ses fins que par hasard, porté par sa bonne volonté et son besoin impérieux d’agir, une variante de Don Quichotte ? Les enquêtes se terminent sur une chute abrupte pour clore des intrigues pas vraiment claires.
Bref, c’est amusant (« Je sais très bien que vous êtes un mauvais coucheur, moi aussi. Si nous nous frottons les oreilles, est-ce que nous aurons moins froids aux pieds ? ») mais ça n’ajoute rien au talent du grand écrivain.
« Si piège il y avait, il était sacrément bien dissimulé. Je finis par me dire que le piège était qu’il n’y en avait pas. D’ordinaire, je suis plus subtil, mais depuis que j’avais mis le pied dans cette auberge, on m’avait vraiment pris sans vert. Je m’attendais à de l’esbroufe et j’avais du sucre de pomme. Je me dis : « Mon petit lapin, on veut te faire jouer avec le feu ; fais noblement ta partie sans pincettes. » » [La Belle hôtesse]
Jean Giono Noël Folio - 79 pages -
06:00 Publié dans NOUVELLES | Tags : jean giono | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook |