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24/04/2025

Jim Thompson : L’Assassin qui est en moi

Jim Thompson, Jim Thompson (1906-1977) est un écrivain américain de roman noir, un nouvelliste et un scénariste de cinéma. Après la traduction de la quasi-intégralité des titres de l’auteur non disponibles au sein de la Série noire, Rivages récupère au début des années 2010 les droits des romans publiés à la Série noire et les propose depuis dans de nouvelles traductions intégrales comme pour ce roman paru initialement en 1952.

Central City, une petite ville du Texas. Lou Ford, le narrateur, à peine trente ans, shérif-adjoint, mène une vie tranquille et banale. A première vue car très vite le lecteur devine qu’il dissimule des problèmes psychologiques remontant à sa jeunesse ce qui se confirme quand lors d’une relation « spéciale » avec une prostituée on comprend qu’il a abusé sexuellement d'une petite fille, un crime dont son frère aîné Mike a endossé la responsabilité pour éviter la prison à Lou. Mike qui depuis est mort sur un chantier et Lou Ford suspecte Chester Conway, le magnat local de la construction d'être responsable de cette mort et va chercher à se venger…

Un excellent roman noir !

Le lecteur prévenu dès le titre du bouquin sait qui est le « méchant » dans cette histoire même si son héros en est un représentant de la loi. Un héros tellement quelconque, aimé de tout le monde dans cette ville car on ne le croit pas très malin et il va en jouer quand les meurtres vont se succéder, qu’éventuellement on va le soupçonner, « je serais un coupable sacrément difficile à épingler. Je n’avais tout simplement pas le profil, voyez-vous. Personne n'y croirait. »

Jim Thomson nous pousse à suivre les raisonnements froids et pervers de Lou Ford, ses crimes de psychopathe manipulateur et violent, particulièrement envers les femmes (« Car toute femme qui me rappellerait ce fardeau que je trainais, toute femme qui ferait ce qu’avait fait la première de toutes, devrait mourir de ma main ») et son impunité qui semble acquise. Les premiers soupçons du procureur ou du shérif sont vite évacués par la naïveté apparente de Lou Ford. Ce jeu du chat et de la souris crée une ambiance et un suspense très prenant car les preuves manquent pour coincer le tueur et il ne le sait que trop bien.

La justice finira par faire son œuvre mais l’épilogue est ambigu, sa maison est cernée par la police, sera-t-il arrêté tout simplement, va-t-il résister ou bien, et des indices le laisse supposer, tout va-t-il se terminer dans un feu d’artifice dramatique ?

Lou Ford nous plonge dans les aspects les plus sombres de l'âme humaine, tout en offrant une réflexion sur la moralité et les conséquences des actes violents.

 

« - C’est moi qui ai tué cette fille, Johnnie. Je les ai tués tous les deux. Et ne me dis pas que ce n’est pas possible, que je ne suis pas le genre de type à faire ça, parce que tu n’en sais rien. – Je… Il commence à se soulever sur un coude, puis il s’étend de nouveau. « Je parie que vous aviez une bonne raison, Lou. Je parie qu’ils l’avaient bien mérité. – Personne ne mérite de mourir. Mais, oui, j’avais une raison. »

 

Jim Thompson, Jim Thompson   L’Assassin qui est en moi   Rivages/Noir    - 270 pages -   

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean-Paul Gratias

 

 

 

 

Bruce Springsteen a dit que l'idée de sa chanson My Best Was Never Good Enough sur l'album The Ghost of Tom Joad (1995)) venait du livre, plus particulièrement la tendance de Ford à s'exprimer par des clichés.

06:00 Publié dans POLARS | Tags : jim thompson | Lien permanent | Commentaires (1) |  Facebook |