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12/06/2020

Le paradoxe du confinement

Je viens de tomber sur cette réflexion sur un blog bien connu : « curieusement, au moment du confinement bien moins de lectures » et j’en suis resté bouche bée car c’était exactement ce qui m’était arrivé !

Quand le confinement a débuté, j’ai recensé mes réserves de lectures, les romans ou nouvelles de qualité mais pas encore lus et les trucs moins intéressants que je pensais ne jamais ouvrir. J’ai même – un comble pour moi – rechargé ma liseuse pour en inventorier le contenu inexploité. Je pouvais tenir un certain temps, mais pour nous lecteurs compulsifs, trop de livres en attente est une expression ignorée de notre vocabulaire et comme les écureuils à l’approche de l’hiver, nous craignons toujours de manquer.

Je me moque des survivalistes, mais là, j’ai ri jaune car j’étais à peu près dans le même état d’esprit. D’autant que mes affaires ne se sont pas arrangées quand j’ai constaté que si j’envisageais de commander par internet je ne serais pas livré et quand j’ai tenté de passer par mon marchand de journaux, le bouquin désiré a mis un mois avant de débarquer dans son échoppe. Bref, le mieux était de ne compter que sur moi-même et mes propres ressources. Dans ces conditions, le plus sage était d’envisager un rationnement mesuré.

Et je dois dire, à ma grande surprise, paradoxe de la situation, que de moins lire, ou plus précisément lire moins vite, ne m’a pas coûté. Au contraire. J’étais en phase avec le monde extérieur, unisson commun, le grand ralenti, Du bon usage de la lenteur disait Pierre Sansot (Manuels Payot, 1998). Rien ne pressait puisque les éditeurs n’éditaient plus ! L’occasion de constater à nouveau l’inanité des lecteurs dans mon genre qui même s’ils se défendent de coller à la nouveauté éditoriale ne résistent que mollement…

Pour en revenir à ma sidération à la lecture de la réflexion citée plus haut, qu’elle corrobore mes sensations personnelles n’était pas la vraie surprise, là où je n’en revenais pas c’est qu’elle contredisait ce qui semblait une « vérité » courant sur les réseaux sociaux et les émissions télé ou articles de presse, tout le monde voulait de la lecture et on vantait les mérites de cette activité en ces temps difficiles. J’en déduis à tort ou à raison, que les petits lecteurs se sont rués sur cette occupation pour sortir de leur ordinaire, tandis que les gros lecteurs, à l’inverse, ont levé le pied – pour la même raison – se sortir du même ordinaire !

Et voilà comment à partir d’une minuscule remarque – « au moment du confinement bien moins de lectures » - j’ai été étonné, amusé, porté à la réflexion et trouvé un billet facile. Merci Keisha !