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02/05/2014

Condie Raïs : 80s

condie raïsSi vous me lisez régulièrement, vous savez que Condie Raïs – au pseudonyme souriant - est une plume encore inconnue du grand public que je suis de près. Tout ce que j’en sais, c’est qu’elle est née dans la seconde moitié du XXe siècle, qu’elle partage son temps entre ses chats siamois, l'écriture et le vin blanc australien, qu’elle aime les Variations Goldberg par Glenn Gould - l'enregistrement de 1981 -, ne déteste pas les Rolling Stones et supporte courageusement ses voisins. En furetant sur ce blog vous dénicherez facilement, une interview de l’auteure et plusieurs chroniques de ses productions parues en version numérique.

Son nouvel effort, nommé 80s, est une nouvelle sous-titrée Récit autobiographique ? ce qui n’avance pas le lecteur trop curieux sur la personnalité de l’écrivain, accroissant même le mystère puisque le narrateur est un homme ! D’où l’importance du point d’interrogation.

Venons-en à l’essentiel, le texte. Il s’agit de souvenirs liés à la découverte de la musique rock par un jeune garçon durant les années 80. A ce détail près, ironiquement souligné par le narrateur, que son initiation sera faite principalement de disques parus entre la fin des sixties et les seventies. L’âge d’or de ce genre musical, fait avéré pour tous les musicologues objectifs. La nouvelle débute comme une (bonne) chronique de Guy Carlier sur Guy Lux à la télé et les Rubettes en bande-son, avant d’élever le niveau du son - en volume comme en qualité - avec les Rolling Stones et la première guitare gratouillée. Défileront ensuite et en vrac, Pink Floyd, Neil Young, Led Zeppelin etc. et cette horrible faute de frappe dans le texte qui rebaptise le groupe de Mark Knopfler, Dire Staights  (sic !). J’ai déjà lu cela cent fois, c’est vrai, Nick Hornby par exemple, mais j’aime bien me replonger dans mes propres passions

Condie Raïs écrit très bien, ce n’est plus une découverte, la lecture est réellement agréable, l’écrivain y ajoute des remarques pertinentes, « La découverte qu’un disque ne s’appréciait pas à la première écoute, mais au fil des écoutes, que le plaisir méritait la patience », ainsi qu’une ou deux réflexions sociales en fléchettes doucement vachardes.

Je reprendrai ce que j’ai déjà dit sur cet auteur ailleurs, quand Condie Raïs laisse tomber les dialogues – comme ici – le texte prend plus d’épaisseur ou d’envergure et j’attends toujours, son vrai roman. Celui où l’écrivain se lâchera pour de bon, arrêtant de tourner autour du pot, j’y vais – j’y vais pas, pour nous donner ce bouquin à l’écriture enlevée parsemé de vacheries qui est déjà son style, que j’espère vainement ? 

 

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