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26/10/2015

Doit-on lire jusqu’au bout les mauvais livres ?

Dans ses Histoires insolites des écrivains et de la littérature (City Editions, 2013), Marc Lefrançois s’interroge, « Question se pose tout grand lecteur : faut-il se forcer à lire un livre jusqu’au bout ? On peut en effet se demander s’il y a un principe moral obligeant le lecteur, par une sorte de courtoisie tacite, à avoir la politesse de bien vouloir finir un livre commencé. Pour le critique littéraire Samuel Johnson (1709-1784), il ne voyait aucune raison d’encourager quelqu’un à finir un livre commencé : « On pourrait aussi bien décider que, quels que soient les gens que l’on est amené à connaître, il faut les fréquenter toute sa vie. » Et ainsi, il ne se sentait jamais obligé de lire un livre jusqu’à la fin.

Je me suis donc posé la question à moi-même. Oui, je sais, vous vous dites, Le Bouquineur on voit qu’il a du temps libre car pour les questions à la noix ou prise de chou, il est balèze. Ce n’est pas faux mais il n’empêche que la question mérite d’être posée.

Réflexion immédiate, si l’on envisage d’abandonner un bouquin en cours de lecture, c’est qu’il est mauvais. Bah oui ! S’écrie le chœur grec. Mais à quel moment de votre avancée en lecture, savez-vous avec certitude qu’un roman est mauvais ? Silence perplexe du même chœur. Dès les premières pages, à la page quatre-vingt-dix-neuf, à la moitié du bouquin, plus loin encore…. ? Personnellement, après dix pages, je sais presque toujours, si un roman sera exceptionnel ou nul. Mais ce n’est qu’un pressentiment né de l’expérience acquise avec les années. Allons plus loin dans le raisonnement : si un roman commence très mal et vous barbe d’emblée, prêt à être qualifié de nul et abandonné sans regret, n’est-il pas possible qu’une embellie intervienne à un moment ou un autre, passant le bouquin de la classification « nul » à « moyen » ? Auquel cas, l’abandonner serait injuste ou du moins plus sévère que ce qu’il mérite.

Cette question ne m’intéressait pas jusqu’à ce que j’ouvre ce blog. Il faut dire aussi, que de toute ma vie, très rares sont les bouquins que j’aie abandonnés en route et je le faisais alors sans état d’âme. Depuis que je tiens ma petite boutique, je vois les choses autrement pour des raisons très simples : tout livre entamé fait l’objet d’une chronique (une règle et un challenge que je me suis imposé), dire d’un livre qu’il est mauvais engage ma crédibilité, pour que mes billets restent inattaquables sur leur honnêteté (je ne parle pas de mes goûts qui peuvent être contestés, bien évidemment) je me dois de lire les bouquins jusqu’au mot « fin », quitte à souffrir sang et eau.

Pour conclure, oui, je lis toujours les mauvais bouquins jusqu’au bout mais ce n’est pas par politesse ou respect envers l’auteur, mais par devoir « professionnel » si j’ose cette expression. Et vous, lecteurs ou blogueurs, avez-vous une idée tranchée sur la question ? 

Commentaires

La question de l'abandon se pose pour les blogueurs, oui, mais pour moi seulement s'il s'agit d'un cadeau de l'éditeur. Dans ce cas, je me dois d'en parler et donc d'aller au bout (sauf si c'est vraiment vraiment mauvais, mais là, un mail poli peut adoucir l'affaire et éviter le billet)( pour un envoi non demandé je ne me sens aucune obligation)
Pour les autres livres, achats, emprunts bibli, je me sens libre de terminer ou pas... Délaissant parfois un roman à plus de la moitié, c'est rageant! Car il arrive que l'ennui apparaisse tardivement.
Il arrive aussi qu'après quelques pages hasardeuses l'on accroche mieux.
Certains romans demandent un peu d'efforts, mais on sait que ça en vaut la peine. Donc pas d'abandon, mais une durée de lecture qui peut dépasser plusieurs mois.
Bon, je papote, je papote, mais qu'est ce qu'un livre mauvais? ^_^ Vous avez quatre heures.

Écrit par : keisha | 26/10/2015

Fine mouche vous avez bien repéré le point faible de mon billet : c’est quoi un mauvais livre ? J’y pense depuis longtemps pour un futur débat mais c’est complexe… Sinon, pour en revenir à notre discussion du jour, je comprends très bien votre raisonnement et votre approche du problème, toujours très élégante.
Quant à moi, j’ai déjà eu l’occasion de m’expliquer là-dessus dans le passé. Si je lis jusqu’au bout les mauvais livres, c’est aussi et surtout parce que je milite pour la dénonciation des navets ! Et pour les critiquer honnêtement, il faut les lire, hélas ! Faire l’impasse sur ces bouquins c’est laisser penser qu’ils sont peut-être lisibles, donc mentir par omission et ça, ce n’est pas sympa du tout pour ceux qui vont tomber dessus… Un peu comme ne pas dire à un randonneur partant en balade que son chemin est devenu très dangereux depuis l’orage d’hier !

Écrit par : Le Bouquineur | 26/10/2015

Bien bien, lire les navets pour en détourner le lecteur, soit! Mais s'il s'agit d'un roman plutôt correct encensé par moult lecteurs et qui vraiment vous tombe des mains? De plus a-t-on vraiment le temps de persévérer alors que tant de bons livres tendent les bras? (et qu'est ce qu'un bon livre? ^_^)

Écrit par : keisha | 29/10/2015

Dans mon esprit la question est extrêmement claire et simple. Si je n’étais pas blogueur, comme autrefois, j’abandonnerais ma lecture immédiatement si j’étais gagné par l’ennui. Si je suis devenu blogueur récemment – et je suis certain que c’est le cas de nous tous qui sévissons sur la Toile – c’est qu’au-delà de nos lectures « égoïstes » nous voulons faire passer un message aux autres, message qui peut prendre maintes formes ou motivations comme discuter de livres avec les gens, partager des émotions etc.…
Moi, mon but est simple, aider ceux qui lisent peu à sélectionner un livre qui leur plaira vraiment, dans la masse éditoriale affolante ; il n’est que d’entrer dans une librairie pour ne savoir où donner de la tête, entre les étagères et les tables où le béotien (mon lectorat visé) a un mal de chien à s’y retrouver ; et ce n’est pas la presse spécialisée qui aide beaucoup non plus, entre comptes-rendus incompréhensibles sur le contenu et baragouinage pompeux de certains dans les revues de prestige…
C’est pourquoi, maintenant que je suis blogueur, je lis les livres jusqu’au bout et dénonce sans transiger, les nanars ! Et ce n’est pas l’avis des autres, commentaires sur les blogs, les sites (Babelio ou Amazon), ni même la presse spécialisée qui changera quoi que ce soit à mon billet, je ne donne que mon avis personnel ! Il vaut ce qu’il vaut, certes, et si j’ai tort tant pis, je ne cherche pas à être élu meilleur chroniqueur du Web…. Mais cette approche à un prix que j’accepte de payer, me taper des romans pourris qui me gâchent la vie et me font perdent mon temps ; sauf que ce sacrifice fait intrinsèquement partie de ma mission, mon temps perdu est du temps et de l’argent épargnés à mes lecteurs. Ca tombe bien, c’est ce que je veux pour eux !

Écrit par : Le Bouquineur | 29/10/2015

bonne idée de lancer ce débat, je pense y retrouver des amies que je croise dans le monde des blogs. Je vais rajouter mon opinion:
d'abord je distinguerai les ouvrages où je sais que c'est moi qui n'entre pas dans le roman où si le livre est "mauvais". Par exemple "au-dessus du volcan" de Malcolm Lowry, j'ai dû m'y remettre à plusieurs fois avant de trouver ce roman génial. Mais je savais que ce roman qui me résistait était bien , simplement difficile d'accès. En revanche quand je tourne les pages facilement et qu'aucun des clins d’œil de l'auteur ne fonctionne alors si l'ennuie l'emporte je ne le déclare mauvais. Il reste encore un troisième cas tous les livres qui ne sont pas pour moi. Je le dis dans mes billets, les romans historiques , la littérature policière .. là il me faut des exceptions sinon je m'ennuie.
Je suis du style bonne élève , donc il est rare que je ne termine pas un roman , surtout dans ces cas là je n'écris pas sur mon blog (sauf exception)

Écrit par : luocine | 29/10/2015

Vous voyez Luocine, je crois que ce qui me différencie de vous et de nombre de vos « collègues » bloggeuses, c’est que moi je ne rate jamais une occasion d’épingler un mauvais roman. Je viens de l’expliquer plus longuement dans un commentaire précédent, donc j’en recopie un passage ici : « cette approche à un prix que j’accepte de payer, me taper des romans pourris qui me gâchent la vie et me font perdent mon temps ; sauf que ce sacrifice fait intrinsèquement partie de ma mission, mon temps perdu est du temps et de l’argent épargnés à mes lecteurs. Ca tombe bien, c’est ce que je veux pour eux ! »
Maintenant, sachez que tous les romans que j’ai descendus sur mon blog, n’ont jamais résulté d’un choix de lecture réfléchi, tous m’ont été proposés par des éditeurs ou leurs auteurs eux-mêmes.

Écrit par : Le Bouquineur | 29/10/2015

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