18/06/2022
Et s’il ne fallait pas lire tous les livres en entier ?
Une petite phrase relevée dans le bouquin d’Olivier Haralambon m’a sidéré : « Certains livres ne sont pas vraiment destinés à être lus en entier, hormis par qui en fait son métier. »
Bon sang, mais c’est bien sûr ! En quelques mots l’écrivain venait d’éclaircir l’un des mystères qui perturbent régulièrement ma vie de lecteur. Combien de fois me suis-je effondré devant des romans trop longs, des pages de digressions à n’en plus finir, des descriptions sans aucun intérêt pour l’intrigue, des dialogues d’un ennui mortel, des passages techniques abscons etc. Et moi de geindre, de pleurnicher, de me sentir victime de je ne sais quelle malédiction me visant personnellement. Pauvre imbécile prétentieux !
Naïvement, je pensais que les écrivains écrivaient des romans destinés à tous les lecteurs, qui bien entendu, chacun ayant un niveau de connaissances/intérêts différent y trouverait plus ou moins son plaisir. Naïveté qui ne m’interdisait aucune lecture, de quelque genre littéraire soit-elle, me confrontant parfois aux déconvenues citées plus avant. Mais désormais, je sais.
Certains romans sont destinés aux simples lecteurs comme moi, d’autres aux professionnels de la lecture, genre critiques littéraires, universitaires… Et pour mettre à l’aise cette élite, l’installer confortablement dans son livre, l’écrivain lui réserve des pages bien chiantes, me signifiant à moi « dégage, ces passages ne sont pas pour toi » et indiquant aux pros « voyez messieurs-dames comme je pense bien à vous ». Tout comme le code de la route nous apprend que tel panneau veut dire « sens interdit », il est des extraits de livres indiquant que les voies divergent, ici l’élite peut s’attarder tandis que le lecteur lambda doit filer.
Donc, terminées les plaintes sur les passages pénibles à lire, finies les critiques sur les pages incompréhensibles ; tous les bouquins que j’entament ne sont pas destinés à être lus entièrement, je dois juste me concentrer sur la part qui m’est réservée par l’auteur.
L’important était de le savoir.
07:00 Publié dans BILLETS DIVERS, Les débats | Tags : olivier haralambon | Lien permanent | Commentaires (7) | Facebook |
Commentaires
Cependant mes abandons sont plutôt du genre, pfff, je ne vais pas supporter cette écriture longtemps, à force de lever les yeux au ciel , ça lasse.
Écrit par : keisha | 18/06/2022
Écrit par : Le Bouquineur | 18/06/2022
Je viens de trouver ça (mais pas encore lu)
https://www.lesinrocks.com/cinema/nanardises-de-francois-forestier-77187-24-04-2016/
Écrit par : keisha | 19/06/2022
Pour rester dans le domaine littéraire qui nous intéresse, je suis de la génération de Ryū Murakami ou Orhan Pamuk par exemple…
Écrit par : Le Bouquineur | 19/06/2022
PLus sérieusement, vu le nombre d'années potentielles me restant, j'essaie de les consacrer à des lectures qui me plaisent (ce qui ne veut pas dire qu'elles ne sont pas destinées à la détente)
Écrit par : keisha | 19/06/2022
Ah c'est marrant, moi je pensais plutôt aux éditeurs qui doivent se fader l'énième texte d'un auteur de la maison à qui on n'ose pas dire que c'est chiant, son livre. Quoi que des fois, je me demande si une seule personne a lu le livre en entier ou s'ils font tous semblant... Vaut aussi pour les traductions pleines de coquilles et d'anglicismes passées à la moulinette Google Trad et jamais relues par quiconque :)
Écrit par : Mion | 21/06/2022
Restons positifs que diable, il y a quand même de très bons éditeurs (des noms ! des noms !)
Écrit par : Le Bouquineur | 21/06/2022
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