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25/08/2025

Marcel Aymé : Le Puits aux images

marcel aymé, Marcel Aymé (1902-1967) est un écrivain, dramaturge, nouvelliste, scénariste et essayiste français. Ecrivain prolifique, il a laissé deux essais, dix-sept romans, plusieurs dizaines de nouvelles, une dizaine de pièces de théâtre, plus de cent soixante articles et des contes. Il a également écrit de nombreux scénarios et traduit des auteurs américains importants : Arthur Miller (Les Sorcières de Salem), Tennessee Williams (La Nuit de l'iguane). Le Puits aux images est un recueil de onze nouvelles, publié en avril 1932.

Ces textes sont très différents les uns des autres, deux ont des paysans pour sujet, deux se passent dans une école, deux ont des airs historiques, trois se déroulent à Paris dans des milieux sociaux différents, une met en scène une fée et une autre, contre toute attente relève du domaine de l’anticipation ! A chaque texte, quand c’est opportun, la langue est adaptée au sujet : avec les paysans, c’est l’oral campagnard, avec des clochards le jargon urbain etc.

Survol rapide de ces nouvelles : Le recueil s’ouvre avec le texte lui donnant son nom et c’est le plus beau par son finale très poétique, un paysan a pour habitude de punir son épouse en la descendant dans leur puits, après avoir découvert le cinéma dans un village voisin, sa dernière descente lui fait revivre dans le reflet de l’eau les images magiques du cinématographe. La retraite de Russie, un gamin roux moqué par un camarade plus costaud va prendre sa revanche. Les Mauvaises fières, un vieux couple, une épouse acariâtre et malade, son époux se réjouit de son décès qu’il espère proche, l’annonçant par avance au village… Noblesse, des figurants engagés pour un tournage de cinéma, prennent leurs rôles au sérieux (nobles et manants) et en viennent aux mains. A et B, la fusion au cours de français des classes de troisième A et de troisième B, imposée par le règlement, n'enchante pas le professeur de latin et les cancres de s’en donner à cœur joie. Pastorale, la moins bonne de ces nouvelles, bien qu’elle sonne très moderne, car beaucoup trop longue, se déroule dans le futur, « Sous la XVIIe République, la population française s'accroît dangereusement à cause du trop grand nombre de naissances et de l'immigration excessive. L'agriculture a trop de bras ; chaque village devient un gratte-ciel... » Les Clochards, à Paris la nuit et sous la pluie, un groupe de mendiants, les uns sur les autres près d’une source de chaleur, cuvent leur vin et tentent de dormir quand la rumeur d’une belle somme d’argent parmi eux les rend maboules. L’Individu, un père de famille prend en grippe, sans motif avéré si ce n’est son imagination, un voisin célibataire et plus aisé. Au clair de la lune, une fée revenue de plusieurs siècle d’absence, est verbalisée de nuit par un gendarme car son chariot tiré par trois lapins n’a pas de lanterne ! La Lanterne, Diogène, lanterne à la main cherche un homme dans Athènes. Et enfin, Enfants perdus, à Dole, trois coquins pendus du jour, se balancent à un gibet quand passe l'homme qui guérissait le mal de pendaison...

Toutes ces nouvelles ne sont pas du même niveau mais dans l’ensemble c’est assez amusant avec un arrière-plan social qui sait rester discret.

 

« Le malthusianisme devint d’Etat. On surveille mieux les frontières. Les étrangers qui ne pouvaient faire la preuve de cent mille francs de rente se voyaient refuser l’accès du territoire. L’immigration n’en fut pas ralentie. A chaque instant d’immenses escadres d’avions géants, venues des quatre points cardinaux, déposaient au milieu de la France dix ou quinze milliers d’indésirables qui bâtissaient une ville dans le temps qu’il fallait à la gendarmerie pour se rendre sur les lieux ; de telle sorte que les agents de l’autorité arrivaient tout juste pour naturaliser en bloc ces étrangers. On essaya la violence. Une dizaine de ces villes en huit jours furent anéanties, les habitants massacrés. Cela créa des incidents diplomatiques. Les Etats-Unis parlaient de réclamer l’arriéré des annuités que leur payait la France depuis dix-sept cents ans. » [Pastorale]  

 

 

marcel aymé, Marcel Aymé   Le Puits aux images   Gallimard La Pléiade Tome 1  - 152 pages -   

06:00 Publié dans NOUVELLES | Tags : marcel aymé | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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