28/08/2025
Douglas Kennedy : Les Hommes ont peur de la lumière
Douglas Kennedy, né en 1955 à New York, est un écrivain américain qui décrit de manière très acerbe certains aspects des Etats-Unis d'Amérique, dénonçant notamment leur puritanisme religieux. Il vit entre Paris, Berlin et le Maine. Les Hommes ont peur de la lumière date de 2022.
Los Angeles. Brendan proche de la soixantaine, ex-directeur des ventes régionales de Californie du Sud pendant presque trente ans, licencié, s’est reconverti en chauffeur Uber. Une de ses courses l’amène à déposer sa cliente devant une clinique, mais à peine entrée dans le bâtiment, un motard balance un cocktail Molotov et une explosion dévaste les lieux. Brendan se précipite pour porter secours et retrouve sa cliente, choquée mais indemne, et la ramène chez elle. Elle, c’est Elise, une femme de son âge, veuve, ancienne professeur de français à la faculté, aujourd’hui bénévole pour accompagner les femmes qui vont se faire avorter. Et cette clinique est un centre où l’on pratique les IVG, ce qui déclenche les foudres des mouvements intégristes anti-avortement. Brendan et Elise vont se trouver embarquer dans un drame aux allures de thriller…
Je ne suis pas un grand amateur de l’écrivain car il y a toujours un truc qui fait tomber la note qu’on aimerait donner à ses bouquins. Ici, le début n’est pas mal et le fond général du roman est même très bien, mais dès qu’on entre dans l’intrigue et ce qui se voudrait être un thriller, c’est vraiment trop gnangnan à mon goût.
Ce qui est bien dans ce roman, ce sont les thèmes abordés : ça débute avec le système économique des taxis Uber, Brendan nous apprend tout ce qu’il faut en savoir, le système de rémunération, les sévères impératifs imposés aux chauffeurs etc. ; puis et surtout, la situation des femmes aux Etats-Unis face à l’avortement et les groupuscules extrémistes prêts à tout pour imposer leur vision du monde, l’auteur dépeint une Amérique déchirée par des idéologies extrêmes où l'obscurantisme conduit à la violence et à l'intolérance, une critique sévère de la politique et des mœurs sociales de son pays.
Ces sujets essentiels sont au cœur du livre et Kennedy est plutôt bon pour les dénoncer, on pourrait en rester là et encenser le bouquin. Mais je suis désolé, il faut quand même se taper tout le reste et là c’est moins brillant, ce n’est pas nul mais bien faible. La base de l’intrigue est intéressante, la femme de Brendan fortement empreinte de religion est contre l’avortement et son ami d’enfance, le père Topor, l’est tout autant. Ça met la pagaille dans le couple, et leur fille, elle, est engagée dans la lutte pour venir en aide aux femmes battues ! Ajoutons un milliardaire, fervent catholique, aux mœurs troubles…
Je referme le bouquin sans trop savoir quoi en penser, balançant entre les points positifs et très sérieux voire graves, et les points négatifs plus futiles, relevant du narratif.
« Vous pouvez faire autant de grands discours que vous voulez sur la morale, les zones grises et les limites du devoir civique, Elise, mais il n’empêche qu’on est en guerre – en guerre contre le mâle blanc qui sent ses privilèges lui échapper et ne reculera devant rien pour garder le pouvoir. Et ces salopards ne se plient à aucune règle. Ils piétinent les droits des femmes, les minorités, les immigrés, les personnes LGBT… Petit à petit, ils transforment ce pays en république bananière entièrement contrôlée par une élite d’ultrariches. »
Douglas Kennedy Les Hommes ont peur de la lumière Belfond - 256 pages -
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Chloé Royer
06:00 Publié dans Etrangers, ROMANS | Tags : douglas kennedy | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
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