Revue de presse de septembre

Ouvrons cette revue de presse avec Le Figaro du 11 septembre et son enquête sur les ateliers d’écriture, un sujet toujours très intéressant pour ceux qui s’interrogent « Ecrivain, un métier comme un autre ? », en tout cas, « un primo-romancier sur sept en est désormais issu ! » Dans l’édition du 25 septembre, focus sur les romans d’espionnage, « Tandis que les romans de Graham Greene sont réédités, William Boyd commence une trilogie dont le héros est un espion malgré lui. » Et le chroniqueur de trouver bon ce Gabriel’s Moon (Seuil)… 

L’édition du 2 octobre revient sur deux écrivains français qui marquèrent leur époque, François Nourissier et Hervé Bazin, avec deux ouvrages qui leur sont consacrés : François Nourissier de François Chaubet (Le Cherche Midi) et Folcoche d’Emilie Lanez (Grasset). Je ne lirai pas cet livres, mais du premier retenons qu’il avait beaucoup de style quant au second, c’était un personnage plus que douteux, « accablant ses parents pour se disculper de ses méfaits » des délits de vols, de la prison, séjours en hôpitaux psychiatriques, incarcéré à Clairvaux en 1942 et libéré en 1944, il s’invente un passé de résistant pour combler cette période.

Dans ce même journal, long entretien avec Omar Youssef Souleimane qui vient de publier Les Complices du mal (Plon) où il démontre que « les islamistes utilisent la France Insoumise comme un cheval de Troie », les uns et les autres cherchant à utiliser l’autre pour arriver à leurs fins. Et pour ceux qui ne seraient pas convaincus, vous pouvez ajouter La Meute : Enquête sur la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon de Olivier Pérou et Charlotte Belaïch paru chez Flammarion au printemps. Personne ne pourra plus dire qu’il ne savait pas.. 

Lu avec plaisir dans Le Monde du 26 septembre, « Un troisième volume des œuvres de l’écrivain américain Philip Roth paraît dans « La Pléiade », qui comprend quatre romans des années 1990-2000. Plus que jamais l’auteur s’y démultiplie, mettant en scène des doubles de lui-même, jubilant de se caricaturer. Incontournable. » Dans des traductions révisées, Opération Shylock, Le Théâtre de Sabbath, Le Complot contre l’Amérique et Exit le fantôme. Mon cadeau de Noël est tout trouvé car vous le savez je suis fan du cas Roth ! Et déjà un dernier volume est prévu pour 2027, avec les trois romans de sa Trilogie américaine (Pastorale américaine, J’ai épousé un communiste, La Tache). Signalons aussi une biographie de l’écrivain, La Part sauvage (Grasset) de Marc Weitzmann « Récit dense et étincelant, Marc Weitzmann livre un portrait de Philip Roth en ami précieux et une lecture de ses romans comme matière à réflexion sur le temps présent. »

Dans Courrier International n° 1819, une bonne nouvelle que je me fais un plaisir de vous faire suivre à une époque où elles sont rares, « A Damas, les livres inondent les librairies ». « Un vent de liberté littéraire inédit souffle sur Damas, après plus d’un demi-siècle de censure sous les règne dictatorial de la famille Assad. » « Maintenant, tout est permis, et plus aucun ouvrage n’est banni : c’est un âge d’or pour les livres ! » Dans le n° 1821, un article sur « ces auteurs et autrices espagnols de tous âges qui collectionnent les carnets et aiment laisser leur stylo suivre le fil de leur inspiration. Ils voient dans l’écriture manuelle une forme de résistance. » Carnets, cahiers, feuilles volantes, ils notent leurs idées ou carrément y écrivent leurs bouquins… Article moyennement intéressant jusqu’à ce passage où une écrivaine déclare « Ecrire à la main stimule des neurones différents de ceux qui s’activent lorsqu’on écrit à l’ordinateur. » Déclaration confortée par des chercheurs de l’Université norvégienne de sciences et de technologies (NTNU) dont une étude conclut « qu’écrire à la main génère bien plus de connexions neuronales que d’écrire sur un clavier ».

Dans le numéro 1822, un long papier du Tages-Anzeiger, journal suisse, sur un jeune écrivain de 22 ans, Nelio Biedermann, qui pose la question : « serait-il le nouveau Thomas Mann ? » Pas moins. Notez son nom car un jour peut-être pourrez-vous dire, c’est chez Le Bouquineur que j’en ai entendu parler pour la première fois. Son roman, Làzàr, retrace l’histoire d’un clan de la noblesse hongroise du XXème siècle. Une véritable saga familiale sur un demi-siècle et plusieurs générations, avec en toile de fond l’histoire de la Hongrie. « L’ensemble est épique et tragique, bouleversant et orageux, empli de nostalgie et de romantisme. C’est le genre de livre qu’on a du mal à lâcher, porté par un rythme haletant…» Notez aussi que le mystérieux Thomas Pynchon (88 ans) vient de publier aux Etats-Unis un nouveau livre, Shadow Ticket, son dernier datait de 2014 !  The New Yorker l’a lu en avant-première, « il est aussi proliférant et échevelé, aussi imbibé de décadence et de paranoïa que les précédents opus du maître. Donc quasi impossible à résumer, et sans doute taillé sur mesure pour l’ère trumpienne. »

Un bon numéro de LIRE pour octobre. Un très intéressant dossier sur les dictionnaires où j’apprends avec stupeur qu’il existe un dico sur les chefs d’état homosexuels ou bisexuels ! Ou un autre sur la scatologie ! L’Univers des écrivains est dédié ce mois-ci à Philippe Djian, « je suis un écrivain fainéant » avoue-t-il, en s’en serait douté ! Il n’empêche que je lirai Dolorès (Julliard) qui vient de paraître. Sinon, le magazine encense le nouveau Jonathan Coe, Les Preuves de mon innocence (Gallimard), « un roman qui s’attaque au dogmatisme en art comme en politique avec une flamboyante drôlerie. Qui se lit comme un bon Agatha Christie, tout en déployant une forme d’une folle de complexité. » Mazette ! Ici aussi comme dans d’autres journaux, on dit le plus grand bien du bouquin de Jess Row, Un Monde nouveau (Albin Michel) : « une œuvre étourdissante, parmi les grands romans de la rentrée. »

Dans Rolling Stone d’octobre, louanges ici aussi pour deux romans que j’ai déjà inscrits sur mes tablettes, le nouvel Incardona (Le Monde est fatigué chez Finitude) et le bouquin de Arthur Nersesian, Hell Gate Story chez La Croisée. Deux livres qui font l’unanimité, du moins dans mon cercle d’informations.

That’s all folks !