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11/02/2013

Condie Raïs : Unga Bunga !

Condie Rais Livre.jpgSouvenez-vous, j’avais découvert Condie Raïs (à moins que ce ne soit l’inverse) il y a quelques semaines et j’avais été assez favorablement impressionné par son recueil de nouvelles C2H4O2 pour en faire la critique ici. Elle nous revient avec un nouveau texte d’une grosse quinzaine de pages, mystérieusement nommé Unga Bunga ! 

La nouvelle est sous-titrée « Récit anthropologique » et pourrait faire fuir les lecteurs effrayés par un texte qui trouverait sa place dans une bibliothèque aux côtés des ouvrages de Claude Lévi-Strauss. Ceux-là ne connaissent pas Condie Raïs ! Ici nous sommes au rayon humour.

Adoptant le ton des récits des explorateurs du XIXe siècle ou de Jules Verne, Condie Raïs imagine le Journal du docteur John Willems, parti en Mongolie orientale en 1892 pour une mission d’anthropologie sociale et religieuse chez le peuple Tikrit pour prolonger les travaux du professeur Vanderbilt son « bien aimé maître ». Le récit s’étale entre le 3 mai et le 4 juin 1892, date des dernières notes prises par le docteur John Willems, dont on eut plus jamais de nouvelles. Ce Journal fut découvert plus tard, par une autre expédition dans la région, sans qu’aucun fait tangible ne corrobore l’existence de ce peuple.

John Willems, parti seul sur son âne Victor, « après plus d’un mois de marche à travers les plaines arides et glacées », tombe par hasard sur un camp Tikrit. Le barrage de la langue inconnue ne facilite pas la compréhension et c’est sur cet élément de quiproquo que Condie Raïs va s’appuyer pour entrainer le lecteur dans un récit très drôle dont le point d’orgue bien que graveleux – « un rite d’intronisation »- fait référence au film Délivrance de John Boorman (on sait que l’auteur est cinéphile) et à Silvio Berlusconi !

L’explorateur, pense être accepté lentement mais sûrement par les indigènes, optimisme de celui qui voit l’étranger comme un ami potentiel, donnant des explications positives a posteriori, à des faits que le lecteur, interprétera lui, d’une manière diamétralement opposée. 

Le style littéraire pastiche merveilleusement bien les références citées plus haut et le texte est plaisant à lire, même si - peut-être suis-je trop bien en phase avec l’auteur – le déroulé du scénario n’offre pas vraiment de surprises ; par exemple, le titre ne m’a pas semblé aussi mystérieux que je vous l’ai laissé croire au début de cette chronique, j’en subodorais la signification… Ce qui m’amènera à cette réflexion, attention, l’humour est une donnée fragile surtout quand il est conditionné en petit format comme la nouvelle et pour peu que le lecteur soit exactement sur la même longueur d’onde intellectuelle que l’écrivain, l’effet recherché risque de ne plus trouver sa cible.  

Bien entendu, une fois encore, j’attends avec intérêt la suite de la production de ce « jeune » écrivain.

 

  

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