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22/04/2017

Ivan Tourgueniev : L’Auberge de grand chemin

tourguenievIvan Sergueïevitch Tourgueniev est un écrivain, romancier, nouvelliste et dramaturge russe né en 1818 à Orel en Russie et mort en 1883 à Bougival dans les Yvelines. Son père, officier supérieur, est issu d'une grande famille aristocratique d'origine tatare et sa mère, d'une famille de noblesse de service d'Orel est une riche propriétaire terrienne. C’est dans la propriété familiale que Tourgueniev s'initie à la chasse et à la nature, laquelle nature joue un grand rôle dans ses romans. Confié à des précepteurs russes et étrangers dont il reçoit une excellente éducation, il apprend le français, l’allemand, l’anglais, le grec et le latin. Avec un serf, il commence à écrire ses premiers poèmes. Très tôt, il se rend compte de l’injustice des hommes des classes supérieures envers les serfs, injustice contre laquelle il se révoltera et se battra toute sa vie. Son œuvre compte sept romans, une douzaine de pièces de théâtre, de la poésie et de très nombreuses nouvelles comme L’Auberge de grand chemin, parue en 1855.

Akim Semionov, un ancien serf au service d’Elisabeth Prokhorovna, est aujourd’hui propriétaire des murs d’une auberge qui marche bien, construite sur ses terres. Un jour survient un colporteur, Nahum Ivanov, qui éblouit Avdotia la très jeune femme d’Akim, se fait remettre par elle les économies du mari et trouve le moyen de racheter avec cet argent, l’auberge auprès de la noble à qui le terrain appartient !

Une bien étrange nouvelle quant au sort réservé à ses personnages : Akim, cocu et ruiné retourne à la rue, Avdotia larguée illico presto par Nahum une fois l’auberge achetée se retrouvera seule et reprendra son activité de soubrette, par contre Nahum – escroc magistral – prospérera durant une quinzaine années avant de revendre l’auberge et partir au loin faire de plus grosses affaires encore, dans le commerce du blé. Si par contre on s’attache aux valeurs spirituelles, on peut éventuellement considérer qu’Akim touche à la sainteté par cette épreuve car malgré ses malheurs, il a pardonné à ceux qui l’ont offensé et il vit désormais une vie d’errance, de pèlerin éternel…

Même si ce texte ne m’a pas foncièrement déplu, je me vois mal tenter de vous le faire lire impérativement. Disons que j’aime de temps à autre, replonger dans des bouquins du XIXème siècle (et là ce n’est qu’une nouvelle vite lue), pour une raison mal identifiée je me régale de cette façon d’écrire et même de ces histoires qui écrites aujourd’hui me tomberaient des mains après dix lignes. Il y a dans ce côté vieillot de l’approche psychologique des personnages, le même plaisir qu’on peut avoir à flâner dans la boutique d’un brocanteur. 

 

« Durant la première année qui suivit son établissement sur la grande route, Akim, absorbé par les soucis inhérents à toute installation nouvelle, n’eut guère le temps de songer à l’amour, et si « le grand diable le tourmentait », il le mettait aussitôt en fuite par des lectures édifiantes (il avait appris à lire dès son premier voyage et tenait les livres saints en profonde vénération), par le chant à mi-voix des psaumes ou par quelque autre exercice de piété. Il avait d’ailleurs atteint sa quarante-sixième année, époque de la vie où les passions s’assagissent et où l’on ne songe plus guère au mariage. Akim commençait lui-même à croire que « son grain de folie » l’avait quitté pour toujours…, mais il paraît qu’on ne peut éviter son sort. »

 

tourguenievIvan Tourgueniev  L’Auberge de grand chemin  La Pléiade Romans et nouvelles complets Tome 1 – 49 pages –

Traduction par Henri Mongault, revue par Edith Scherrer

07:43 Publié dans NOUVELLES | Tags : tourgueniev | Lien permanent | Commentaires (2) |  Facebook |