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02/01/2024

Bret Easton Ellis : Les Eclats

bret easton ellis, Bret Easton Ellis, né en 1964 à Los Angeles en Californie, est un écrivain, nouvelliste, réalisateur et scénariste américain. C'est en 1985 avec la publication de Moins que zéro, son premier roman, qu'à l'âge de 21 ans il acquiert un grand succès critique et commercial, le propulsant au rang de star. Les Eclats est son dernier roman paru (2023).

Los Angeles en 1981. Bret, dix-sept ans, écrivain en devenir il planche sur son Moins que Zéro, est en terminale avec sa bande, Debbie sa petite amie, Thom et Susan en couple eux aussi. En cours d’année scolaire arrive un nouveau, Robert Mallory « beau, intelligent, bien élevé, aimable et sexy ». Très vite Bret le soupçonne de cacher un secret et de mentir, tandis qu’à la même époque un tueur en série, le Trawler, fait irruption dans la rubrique faits divers, de là à faire le lien entre Robert et le tueur, il n’y a qu’un pas pour notre narrateur…

Un roman globalement pas mal malgré beaucoup de défauts et surtout ces six-cents pages assommantes.  

La première moitié du livre correspond à ce qu’on s’attend à lire chez Bret Easton Ellis : des personnages issus de milieux sociaux aisés (Debbie est fille d’un producteur de cinéma), des soirées en bord de piscine où l’on boit beaucoup, baise pas moins, sniffe un rail de coke, avec en bande-son tous les tubes rock des années 80’ et les accessoires sont étiquetés Armani, Lacoste, BMW ou Mercedes. Bret commence hétéro avant de basculer gay et ses séances de sexe crues seul ou pas, commencent à me lasser d’autant que le récit s’éternise en répétions, situations similaires, ce qu’à très bien noté Susan qui « avait toujours pris plaisir à m’admonester au sujet des détails dont je truffais une histoire ». Ces jeunes gens sont vains et peu attachants, photo peu brillante d’une catégorie sociale et d’âge dans le L.A. des années 80, bref je me préparais à abandonner.

Heureusement arrive le Trawler qui apporte du piment dans le récit qui devient thriller avec son rituel meurtrier croustillant et pas piqué des hannetons ! Le récit commence à se déployer, Bret suspecte Robert mais quand il tente de l’évoquer auprès de ses amis, il n’est pas écouté. Une sourde lutte se joue entre les deux jeunes gens, l’intensité dramatique va monter lentement mais sûrement avec d’autres meurtres, tandis qu’en parallèle, Bret est de plus en plus gay (sic !), tourmenté par les crimes et ses passions/jalousies amoureuses/sexuelles. Robert attire tout le monde, Bret aussi dans un combat attrait/répulsion. Et le lecteur au milieu de tout cela commence à s’interroger, Robert est-il réellement un tueur ou bien ne serait-ce pas Bret qui délire poussé par son imagination paranoïaque d’écrivain ?

Le roman est bien trop long, je l’ai dit, mais j’ai aussi eu beaucoup de mal à accepter la psychologie des personnages, leurs réactions souvent peu crédibles mais qui s’expliquent peut-être par le décalage entre leur jeune âge et la vie d’adultes qu’ils mènent ?

Bilan final : beaucoup de défauts mais pas si mal.

 

« C’était Debbie qui avait invité Robert Mallory et je me suis dit : Merde, il fait vraiment partie de la bande maintenant. En le regardant depuis mon poste d’observation caché, je me suis dit aussi qu’il m’inspirait parfois de l’angoisse et, à d’autres moments, sous forme d’éclairs, j’avais envie de l’embrasser et de me faire baiser par lui, et la peur et le sexe étaient rarement loin l’un de l’autre. Et puis il y avait les moments plus sombres où j’imaginais à quel point il était dingue, même si aucun de nous n’en savait encore rien ; c’était simplement l’intuition de l’écrivain, le pressentiment de l’écrivain, qui s’appuyait sur un mensonge qu’il avait dit – nous ne connaissions pas encore les autres mensonges. »

 

 

bret easton ellis, Bret Easton Ellis   Les Eclats   Robert Laffont  - 602 pages -    

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Pierre Guglielmina