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20/01/2025

John Langan : The Fisherman

john langan, John Langan, né en 1969, est un auteur et écrivain américain d'horreur. Il a obtenu son Master of Arts à l'Université d'Etat de New York à New Paltz où il a enseigné la création littéraire et le roman gothique de 2000 à 2018, et son Master of Philosophy à l'Ecole doctorale de l'Université de la ville de New York. En 2008, il a été nominé pour le prix Bram Stoker de la meilleure anthologie et en 2016, il a été lauréat du prix Bram Stoker du meilleur roman pour The Fisherman paru chez nous en 2024.

Etat de New York, près de Woodstock. Abe et Dan, deux collègues de travail et veufs profondément marqués par le décès brutal de leurs familles, trouvent dans la pêche une occupation les éloignant de leur tristesse. Ils écument les différents cours d’eau alentour pour satisfaire leur passion quand un jour, Dan propose à Abe un nouveau terrain de jeu, la Dutchman’s Creek. En cours de route ils s’arrêtent dans un restaurant pour casser la croûte mais le patron, Howard, apprenant le but de leur expédition, leur déconseille fortement de s’y rendre. Devant leur étonnement et pour argumenter son propos, il leur raconte ce qu’il croit savoir de cette Dutchman’s Creek, une rivière poissonneuse mais quasi inaccessible, et bien plus profonde qu'il n'y paraît...et c’est assez horrible.

Vous avez aimé la pêche avec les bouquins de John Gierach, vous allez en être dégoûté avec ce roman !

Le roman est découpé en trois parties. La première, assez banale, présente Abe (Abraham) le narrateur, puis Dan qui deviendra son ami. C’est assez long, le texte est dense voire bavard, précis et accumule les digressions mais le rythme enlevé le rend très agréable à lire. Néanmoins, à ce stade, je crains de m’être fourvoyé dans un sacré nanar.

La seconde partie hausse le ton, nos deux gars écoutent Howard le cuisinier leur raconter ce qu’il sait du coin de pêche qu’ils visent et nous plongeons dans un roman d'horreur gothique. La parole revient à Lottie, aujourd’hui vieille femme sénile, qui raconte à Howard ce qui s’est passé il y a maintes années, comment son propre père Rainer, a combattu des forces obscures qui avaient ressuscité sa femme décédée revenue parmi les vivants pour récupérer ses enfants. Là, le bouquin devient certainement clivant pour ses lecteurs potentiels : certains le trouveront complètement farfelu et il est vrai qu’il y a des scènes prêtant le flanc à la critique (quand la morte veut récupérer ses enfants par la force en tentant d’entrer dans la maison. C’est épique et grandguignolesque.) Pourtant le suspense est haletant et le bouquin toujours très plaisant à lire.

Dans la dernière partie, malgré les mises en garde d’Howard, les deux hommes qui n’en croient pas un mot, s’enfoncent dans la forêt vers la rivière et bien entendu vont se trouver confrontés aux mêmes horreurs qu’annoncées par Howard. La nature du Pêcheur est révélée et le récit outre son aspect horrifique-fantastique que je vous laisse découvrir dans toute sa splendeur, prend du sens et la parabole un intérêt certain.

Car finalement, de quoi est-il question dans ce roman quand on évacue la forme ? On y trouve un quelque chose du Moby Dick de Melville et de la Bible avec ce Pêcheur s’attaquant à un monstre marin immense, le Léviathan, mais surtout John Langan nous parle de la mort, du deuil et de la perte des êtres chers, comment y répondre pour certains quand la solitude est devenue leur quotidien. Donc, certes, ce n’est pas un chef d’œuvre, mais ce roman n’est pas non plus un nanar, loin de là.  

 

« - Dingue… C’était une façon de le dire. J’étais agacé, comme on peut l’être quand on ignore si quelqu’un se fout de nous ou pas. Oui, je sais : comment pourrait-il s’agir d’autre chose que d’une vaste blague ? Des morts marchant au grand jour, de la magie noire, des monstres : il y avait de quoi faire un film d’horreur, une histoire de pêcheur abracadabrante. J’étais certain que Howard s’était payé notre tête. Il avait dit qu’il avait essayé d’être écrivain ; je soupçonnais fortement qu’il venait de nous raconter son premier roman. »

 

 

 

john langan, John Langan   The Fisherman   J’ai Lu   - 438 pages -    

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Thibaud Elirof

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