Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

15/09/2025

Urs Widmer : Les Hommes jaunes

Urs WidmerUrs Widmer (1938-2014) est un écrivain, dramaturge et traducteur suisse. L’œuvre conséquente d’Urs Widmer comprend des romans, des récits, des essais, des pièces de théâtre et des dramatiques radiophoniques. Roman publié en 1976, Les Hommes jaunes a été traduit en français en 1995.

Deux écrivains de science-fiction, le narrateur (jamais nommé) et Karl, arrivent à Bâle et s’installent dans une maison abandonnée des faubourgs, pour y écrire un roman. Et le bouquin de nous embarquer dans une histoire sans queue ni tête qui laisse le lecteur pantois. Parfois, comme ici, en refermant un livre, je me demande où je vais chercher de tels ouvrages, quelle pulsion m’a incité à le lire ? Une question sans réponse…

Oui je reste dubitatif sans avis précis sur ce « machin » mais reconnaissons à l’écrivain deux qualités, son bouquin est burlesque et lui au moins, fait œuvre de fiction totale, ne comptant que sur ses petites cellules grises pour nous pondre son histoire qui sort de l’ordinaire.

Les deux gars installés dans la maison abandonnée découvrent qu’elle ne l’est pas vraiment, un jeune type défonce le plafond et descend chez eux, il loge au-dessus avec sa sœur Anna et son père vient de mourir ! Plus tard le narrateur utilisera le même procédé pour débarquer chez les gens du dessous. Pendant ce temps Karl continue à écrire ses histoires où des extraterrestres venus d’Andromède conquièrent la Terre en prenant l’apparence de Japonais, son texte se glisse dans le roman en parallèle avec celui du narrateur qui raconte ce qui lui arrive, à savoir ce que nous lisons et pensions être le roman de Widmer. Vous me suivez dans ce micmac genre poupées russes ?             

Il neige, il y a aussi une chasse au sanglier, le narrateur qui s’entiche d’Anna, et toujours des Japonais ou ce qui leur ressemble… Le père mort était un savant qui aurait inventé un médicament contre le cancer dont le fils voudrait qu’un célèbre laboratoire en exploite la commercialisation… Puis le propriétaire de la maison – qui n’était donc pas abandonnée – qui revient trente ans après son départ et l’incendie, tout le monde se carapate, Karl est-il mort dans l’incendie ? « Quelle histoire ! » dit Anna. Tu m’étonnes !

In fine, des infirmiers psychiatriques emportent le narrateur vers l’asile, mais lui croit que ce sont les extraterrestres d’Andromède et leur complot machiavélique. Du moins est-ce que j’ai crû comprendre.  

Donc, absurdité, humour et folie douce, un roman de zinzin pour les zinzins. Il y en a.

 

« J’essuyais mes larmes, regagnai ma chambre en grimpant à la corde et éteignis la torche en la piétinant. Quand je levai les yeux, je vis qu’Anna était assise sur mon lit. « Bonsoir, dis-je. – Mon frère n’est pas rentré. Savez-vous où il est ? me demanda-t-elle. – Oui, répondis-je. Il gît dehors, dans la neige, mort. » Elle hocha la tête. « Puis-je, me demanda-t-elle à mi-voix, puis-je avoir quelque chose à boire ? » Je la pris par la main et l’entrainai dans la cuisine où je lui versai un verre de schnaps. Elle l’avala d’un trait. « Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, dit-elle. Mais quoi ? » »

 

Urs WidmerUrs Widmer   Les Hommes jaunes   Editions Florides Helvètes  - 136 pages -

Traduit de l'allemand par Jean-Claude Capèle    

 

06:00 Publié dans Etrangers, ROMANS | Tags : urs widmer | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

Écrire un commentaire