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17/01/2020

John Edgar Wideman : Mémoires d’Amérique

John Edgar Wideman,  John Edgar Wideman, né en 1941 à Washington, est un écrivain Afro-américain. Il passe son enfance à Homewood, un des ghettos noirs de Pittsburgh, en Pennsylvanie, où sa famille est installée depuis plusieurs générations mais juste avant qu'il n'entre au lycée, ses parents déménagent dans un quartier blanc, dans l’espoir de garantir à leurs enfants une meilleure éducation scolaire. Il se révèlera un excellent élève et un très bon joueur de basket-ball ce qui lui ouvre les portes de l'université. En 1963, il est le deuxième Afro-Américain à obtenir la prestigieuse bourse Rhodes pour l'Université d'Oxford, grâce à laquelle il part étudier deux ans à Oxford en Angleterre. Depuis un premier roman en 1967, il est aujourd’hui considéré comme un des grands écrivains américains contemporains et son œuvre a été couronnée de plusieurs prix prestigieux.

Mémoires d’Amérique, paru à l’automne, est un recueil de vingt et une nouvelles de tailles diverses, la plus courte ne fait que quelques lignes (Bunny & Clive), la plus longue plus de trente pages (Le Pont de Williamsburg).

Toutes ces nouvelles sont des variantes autour d’un même thème, le sort réservé aux Noirs dans son pays, d’hier à aujourd’hui en s’appuyant sur l’Histoire ou par le biais de faits divers. Personnages fictifs ou non, références autobiographiques, se mêlent en situations véridiques ou inventées, ici est évoqué Nat Turner, esclave afro-américain pendu en 1831 pour avoir mené une révolte en Virginie (Nat Turner se confesse) ; là, l’auteur imagine un dialogue entre John Brown, pendu en 1859, un abolitionniste qui en appela à l'insurrection armée pour abolir l'esclavage et Frederick Douglass, né esclave, qui réussit à s'instruire et s'enfuir, devenant un orateur abolitionniste, un éditeur et fonctionnaire américain (JB & FD).

S’il y a un fil rouge, les textes restent néanmoins très éclectiques et l’écriture se plait à marier les styles ; John Edgar Wideman enrichissant son texte de références musicales nommément citées (Jazz, blues, hip-hop) voire concrètement évoquées par son écriture même, scandant son propos en phrases courtes et sèches (Neige).    

Un écrivain qui ne manque pas de talent, un livre de grande littérature par la forme comme pour le fond. Ca saute aux yeux du premier lecteur venu. Mais….. désolé, globalement, j’ai trouvé cela assez ennuyeux.

 

« Si quelqu’un souhaite se suicider et recherche l’extase, pourquoi ne pas opter pour le pont de Williamsburg. Comme le jeune homme des photos du site web qui croyait sans doute que sa chute, son extase allaient commencer immergées dans les couleurs du saxo ténor de Sonny Rollins. Sa musique, la première et la dernière chose audible quand la surface de l’eau se fend puis se referme… badaboum. L’extase prenant de l’ampleur, minuscule étincelle d’immortel éblouissement grimpant vers les cieux, son sillage se déployant derrière, invisible ruban de lumière qui s’accroit lentement, sûrement, comme les sillages laiteux des bateaux-taxis passant sous le pont s’accroissent et frémissent jusqu’aux limites de l’univers. » [Le Pont de Williamsburg]

 

 

John Edgar Wideman,  John Edgar Wideman   Mémoires d’Amérique   Gallimard – 267 pages –

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Catherine Richard-Mas